Dans le Sahel où réchauffement climatique et déforestation outrancière sont plus intenses qu’ailleurs sur la planète, le désert ne cesse de s’étendre. De ce constat naquit un projet : La Grande Muraille Verte. L’entreprise est ambitieuse, le défi colossal. Au 7ième sommet de la conférence des chefs d’Etats de la zone saharo – saharienne en 2005, l’idée de créer de toute pièce une barrière d’arbres afin d’endiguer l’avancée du sable vit le jour. Le projet concerne 11 pays et vise à édifier une ceinture verte de Dakar à Djibouti sur plus de 7 600 kilomètres de long et 15 kilomètres de large. Cependant, tous les pays n’en sont pas au même stade, chacun butant contre des difficultés de mise en œuvre différentes, chacun ayant ses propres spécificités et priorités. Chérif Ndianor, Président du Conseil de Surveillance de l’Agence Nationale de la Grande Muraille Verte au Sénégal, souligne néanmoins les efforts fournis par chacun. La Mauritanie à titre d’exemple, pays à la merci de catastrophes multidimensionnelles faisant dûment obstruction à la réalisation des ODD, ne ménage pas sa peine. Cette dernière, qui abrite l’Agence Panafricaine a ainsi pu d’ores et déjà définir 1000 kilomètres de tracé.
Néanmoins, le Sénégal demeure le plus à l’avant-garde. Le fait est que le pays s’est engagé sur le terrain de manière effective dès 2006, soit deux avant la création de l’Agence Panafricaine. Depuis le lancement des travaux, 40 000 hectares ont pu être reboisés sur les 817 500 que le pays s’est engagé à restaurer. Le reboisement devrait permettre de multiplier par 20 la densité de la forêt tout en « multipliant les ressources » ainsi que les « dérivés économiques » comme en atteste Gilles Boetch, responsable de l’Observatoire Hommes-Milieux International. L’Agence Sénégalaise quand à elle, estime à 75 le nombre d’emplois directs (et 1800 indirects) que la GMV permet de créer chaque année, sans compter les revenus relatifs à la culture des fruits qui se veulent destinés entièrement aux femmes (document annexes). Il faut tout autant souligner le caractère ambitieux du Sénégal en matière de reforestation. Ce dernier s’inscrit dans une stratégie environnementale tout aussi résolue. L’objectif affiché du président Macky Sall est ainsi de « bâtir un Sénégal Vert » ce qui implique une multitude de transformations, notamment dans le monde agricole. Récemment, nommé à la direction de l’Agence Sénégalaise de Reforestation de la Grande Muraille Verte, le non moins célèbre écologiste Haïdar El Ali, ( et ancien ministre de l’Environnement) se tient prêt à contribuer à cette construction pharaonique qui une fois terminée, s’étendra sur plus de 8 millions d’hectares soit le double de la surface de la Suisse.
Image : SotaLCB2416 [CC BY-SA 4.0 (https://creativecommons.org/licenses/by-sa/4.0)i
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