Stratégie de Renforcement des Capacités de Gestion de l’Environnement National et Mondial : Etude de cas du BURKINA FASO
Le Burkina Faso, à l’image de plusieurs autres pays africains, a signé au total plus d’une trentaine de conventions en liaison avec les questions environnementales. Mais, il manque souvent une synergie dans la mise en œuvre de ces différentes conventions. Le Fonds pour l’Environnement Mondial (FEM) a lance l’initiative ANCR (Autoévaluation National des capacités à renforcer pour gérer l’environnement National et mondial) pour identifier les capacités systémiques, institutionnelles et individuelles pour:
•Rationaliser la mise en œuvre des AME (Accords Multilatéraux sur l’Environnement)
•Renforcer les synergies effectives et des passerelles entre les AME-Stratégies de développement national (CCD, CCC, UNCBD, POPs, GIRE).
1.ETAPE DU PROCESSUS AU BURKINA FASO:
•Revue des données et informations thématiques sur la DB, les CC, la désertification, les polluants organiques persistants et la GIRE.
•Inventaire concerté des besoins de RC pour la gestion de l’environnement national et mondial (analyse transversale).
•Définition d’un plan d’action de Renforcement des capacités + plaidoyer pour la mobilisation des moyens (publics, bénéficiaires, PTF, privé) de mise en oeuvre.
1.1.Termes et définition
Renforcement de capacités: mesures prises pour
(1) accroître la capacité des individus, des institutions et des systèmes
(2) à prendre et à appliquer des décisions, et à remplir leurs fonctions de façon efficace, efficiente et viable.
•Au niveau des individus
Processus de changement des mentalités et des comportements, d’amélioration des connaissances, aptitudes et performances
•Au niveau des institutions
Performance des institutions (Publique, société civile, privé) + cadres organisationnels et de concertations
•Au niveau des systèmes
Créer des « environnements propices » (cadres politique, économique, législatif, réglementaire, projets/programmes
1.2.ENVIRONNEMENT: Ensemble des éléments physiques, chimiques et biologiques naturels ou artificiels et des facteurs économiques, sociaux, politiques et culturels, qui ont un effet sur le processus de maintien de la vie sur terre, la transformation et le développement du milieu, les ressources naturelles et les activités humaines
–Aspect quantitatif: l’ensemble des ressources disponibles (naturelles ou crées par l’homme) pour la satisfaction des besoins de l’homme et de la communauté humaine
–Aspect qualitatif: Les mêmes ressources en tant qu’éléments constitutifs de la nature et dont la présence ou l’absence en une proportion donnée, peut avoir des répercussions sur l’équilibre de cette nature et le maintien de la vie sur terre.
1.3.Situation de la gestion de l’environnement au Burkina Faso
•Evolution qualitative des approches de gestion environnementale.: Des Politiques Forestières aux Politiques Environnementales
–Les Programmes de Foresterie Villageoise
–Le PNLCD: 1ère esquisse de politique environnementale
–Le PANE: ou la mise en évidence du caractère transversal de l’environnement au BF
–Les plans d’actions de m.o. des AME (PAN/LCD, SPA/DB, CCC, PANA, POP’s, PAGIRE..)
–La stratégie en matière d’intégration des cadres d’orientation (CSLP, PEDD, CONEDD)
•Les défis de capacités du moment:
–Institutionnels (coordination intersectorielle de l’env.: MECV et cadre de concertation et de coordination aux différentes échelles)
–Systémique (approbation, application, applicabilité de la législation, mainstraming des principes /orientation de des AME dans outils de planifications aux différents échelles, synergie des interventions)
–Individuel (transfert compétences/ outils aux acteurs à la base pour gestion décentralisée des RN et de l’env.)
2.Stratégie
La stratégie consistera à promouvoir de nouvelles orientations et approches articulées autour de la gestion concertée des ressources naturelles, de schémas de développement fondé sur des outils de planification locale garantissant une responsabilisation effective des communautés à la base.
Il s’agira de:
•Rendre le statut du Secrétariat Permanent du CONEDD (Conseil National pour l’environnement et le développement durable) conforme à ses principales missions ;
•Rendre fonctionnel l'ensemble des instances et commissions spécialisées du CONEDD ;
•Mettre en cohérence les différents outils et instruments de gestion en matière d’environnement
•Favoriser l’adoption concertée des outils de planification privilégiant une mise en cohérence des interventions aux échelles locales, une responsabilisation effective des communautés à la base et une capitalisation de leurs acquis et expériences en matière de développement local
•Mettre en place et former des points focaux pour l'environnement aussi bien au niveau des différentes régions administratives du pays qu'au niveau des départements ministériels et des organisations de la société civile.
•Mettre en place et/ou renforcer des mécanismes efficaces et adéquats de suivi évaluation, de communication et d'éducation environnementales ;
•Créer des fora de discussion et de dialogue permettant à tous les acteurs et partenaires concernés (nationaux et internationaux) de contribuer aux prises de décisions consensuelles
•Réussir le transfert de compétences aux collectivités territoriales et la gestion décentralisée des ressources naturelles. Il est important de renforcer la société civile appelée à jouer un rôle important dans le processus, en tant que détenteur de droit et de devoirs vis-à-vis des collectivités territoriales, des représentants des pouvoirs locaux et, en tant que défenseur et négociateur avec le gouvernement sur les enjeux de la décentralisation
•Renforcer les capacités du MECV en matière d’EIE, d’élaboration de normes et standards pour guider, suivre et contrôler les activités des autres intervenants, ainsi qu’appuyer à la compréhension partagée de la notion d’environnement au BF.
Les principes directeurs préconisés sont:
•La participation ;
•Le dialogue et la négociation ;
•La prise en compte de l’approche genre ;
•Le partenariat et la subsidiarité ;
•La coordination et l’utilisation de l’approche intersectorielle et pluridisciplinaire.
3.BUT
Renforcer les atouts du Burkina Faso et exploiter de manière plus judicieuse son potentiel/capital de ressources humaines, matérielles et financières dans sa progression vers les objectifs de développement du millénaire, en particulier ceux relatifs à l’environnement et aux ressources naturelles.
Il s’gira d’amener tous les segments de la société à considérer et à utiliser l’environnement comme un pilier du développement durable, au même titre que l’économie, les services sociaux de base et la culture
Composante/ Objectifs
•Composante 1. : Renforcement des capacités de la coordination intersectorielle du Ministère en charge de l’environnement
•Composante 2. : Amélioration de la capacité opérationnelle et managériale des structures (déconcentrées, décentralisées) et des parties prenantes
•Composante 3. : Renforcement des capacités du Burkina dans la gestion des AME et de son leadership dans la coopération sous régionale
•Composante 4. : Renforcement du système national de la recherche (scientifique, valorisation des savoir locaux, transfert des technologies propres)
•Composante 5.: Consolidation et appropriation des systèmes d’information, de communication et de suivi évaluation de l’environnement par les acteurs
4.CONCLUSION
Le plan d’action de l’ANCR sera à terme un cadre global de pérennisation du capital naturel et de l’environnement et devra permettre de:
•Mobiliser les capacités de tous les acteurs/partenaires, et les ressources et les renforcer
•Fédérer toutes les actions opérationnelles, les mettant en synergie
•Garantir une plus grande efficacité et efficience des interventions gestion durable du capital naturel et de notre environnement local et mondial pour le bonheur des acteurs bénéficiaires à la base.
•Aussi faut il saluer l’initiative de la Banque Mondiale sur la pérennisation du capital qui s’apparente à l’initiative ANCR
•Dans la perspective de la rationalisation des efforts et initiatives et au regard de la déclaration de Paris, il est souhaitable que les réflexions en cours dans notre pays sur la pérennisation du capital naturel ainsi que les ressources susceptibles d’être mobilisées à cet effet contribuent à la finalisation et à la mise en œuvre du plan d’action ANCR.
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