Ce commentaire de Monique Barbut, secrétaire exécutive de la Convention sur la lutte contre la désertification (CNULCD), a d'abord été publié sur le site http://www.rtcc.org/2013/11/12/comment-climate-adaptation-must-be-a-priority-post-haiyan/ [notre traduction]:
Nous voilà ici à nouveau. À peine trois ans après la catastrophe de la sécheresse dans la Corne de l'Afrique, le super- typhon Yolanda Haiyan dans les Philippines a coûté la vie à des milliers de personnes.Deux
décennies après que le changement climatique soit devenu une priorité politique
mondiale, la communauté internationale est toujours verrouillée dans les
négociations sur l'atténuation. Il est temps que cela change .
La science et les actions stratégiques proposées nous ont donné des signaux
clairs. Les émissions sont en croissance mais les mesures actuelles visant à
réduire les émissions de GES sont insuffisantes. À ce rythme, nous ne pouvons
pas éviter une élévation de température catastrophique.
En bref, les gouvernements doivent planifier pour le meilleur - l'atténuation, mais se préparer au pire - l'adaptation.
Dans de nombreux pays, l'adaptation au changement
climatique, c'est protéger la productivité des terres car le changement
climatique et la dégradation des terres se renforcent d'une manière cyclique.
S'adapter, c'est protéger les ressources naturelles vitales : l'eau, le
sol et la biodiversité. Et il s'agit de prendre des mesures pour se préparer à
des fluctuations climatiques et aux catastrophes.
Mais les actions
sont principalement prises après que les impacts climatiques soient évidents.
Par exemple, lorsque les sécheresses prolongées entraînent la migration forcée
ou de mauvaises récoltes répétées .
Plus d'un milliard de personnes pauvres vivent d'une terre dégradée qui supporte à peine à leurs besoins. Le changement climatique va augmenter ce nombre ainsi que le nombre de personnes vulnérables. Une population sur un estomac vide est une poudrière pour le chaos social, politique et économique.
L'agriculture
durable pourrait faire la différence. Il s'agit d'une des stratégies
d'atténuation les moins coûteuses avec beaucoup de co-bénéfices pour
l'adaptation. Elle augmente la sécurité alimentaire et améliore la résilience
des communautés et des écosystèmes. Mais l'adaptation doit se faire maintenant,
si nous voulons éviter le chaos social et les perturbations internationales.
Le potentiel de la
gestion durable des terres pour favoriser l'adaptation au climat et la
résilience n'est pas nouveau, mais il est digne de notre attention. Nous avons
les outils, mais nous devons les utiliser. L'incapacité d'agir face à aux
preuves est un jeu politique dangereux mettant en cause notre propre avenir.
Que les récentes
catastrophes soient liées au changement climatique est discutable. Toutefois,
la fréquence sans précédent d'événements climatiques extrêmes au cours du
dernier siècle - surtout après les années 1970 - ne l'est pas. L'impact de ces
événements sur les moyens de subsistance ne peut non plus être remis en cause.
Il est temps que
nous nous engagions dans une conversation sérieuse sur la façon de gérer la
terre, car elle a une incidence sur la vulnérabilité des communautés aux
événements climatiques, aux variations et aux changements.
Les leaders
intelligents sont ceux qui peuvent s'élever au-dessus la politique afin de
s'assurer que leurs terres soient à l'épreuve du climat. Je suis prête à
travailler avec des leaders. Les mesures préventives sont plus rentables que
les interventions lors de catastrophes, mais le temps est de l'essence .
Source: Secrétariat de la CNULCD
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07/10/24 à 12h30 GMT