La journée de la femme, et plus largement le mois de mars dans son ensemble est souvent l’occasion d’aborder les différentes inégalités qui subsistent encore aujourd’hui entre les hommes et les femmes. Le « plafond de verre » qui empêche les femmes d’aller aussi loin que leurs collègues masculins en entreprise figure parmi les plus analysés. Le terme paraît pourtant de plus en plus inadapté à la réalité.
Le plafond de verre se transforme en labyrinthe
Alors que certaines femmes se trouvent actuellement à la tête de grands groupes, il devient de plus en plus difficile de dire que ce plafond de verre existe toujours. L’idée de plafond induit que les femmes ne peuvent lutter contre cet état de choses et les représente donc comme des êtres passifs sans recours pour améliorer la situation.
Pour un grand nombre de spécialistes, la notion de labyrinthe parait aujourd’hui plus approprié. Ce sont deux chercheuses américaines qui ont pour la première fois utilisée cette image à la fin des années 2000. Cette notion paraît en effet plus représentative de la réalité car elle explique la réussite professionnelle de certaines femmes qui arrivent à trouver leur chemin dans le dédale qui se présente à elles (mentalités, idées reçues, réseaux faits par les hommes…).
Que faire pour éviter ce labyrinthe ?
Si certaines femmes arrivent à trouver leur chemin, c’est que tous les obstacles sociétaux qui pontuent ce labyrinthe doivent tout de même être surmontables. Globalement, plusieurs attitudes semblent fonctionner mieux que d’autres dans le monde de l’entreprise.
Négocier serait une des premières clés. Selon la plupart des experts en la matière, les hommes ont tendance à demander les choses qu’ils veulent et négocie deux à trois fois plus que les femmes, elles mêmes peut-être encore trop ancrée dans les stéréotypes que la société leur assène chaque jour. Cela expliquerait en partie la différence de salaire qui existe entre les hommes et les femmes à poste équivalent.Il est également très important de se créer un réseau. Effectivement, les possibilités de carrière et les perspectives d’évolution se multiplient avec un réseau plus important. Les femmes auraient moins tendance à intégrer ces réseaux que les hommes notamment pour des raisons liés à la vie personnelle et familiale.
Si des conseils peuvent être donnés, il est important de rappeler que ce ne sont pas les femmes qui sont responsables de cette situation et même si elles peuvent essayer de modifier les choses en changeant certaines de leurs habitudes ce sont les employeurs qui ont le plus de travail pour faire évoluer les mentalités. Les femmes ont besoin de décoder les règles non-écrites des systèmes organisationnels en entreprise, règles définies par les hommes… Si les employeurs adhéraient à des programmes de gestion de carrière il serait beaucoup plus facile pour les femmes de sortir du labyrinthe.
Finalement, les années passent mais cela ne change en aucun cas la condition des femmes en entreprise. L’égalité entre les sexes au travail paraît de plus en plus difficile à atteindre que ce soit en matière de salaire ou de responsabilités. Cette égalité ne sera jamais complète tant que toutes les parties prenantes de l’entreprise ne feront pas de leur mieux pour aiderles femmes à trouver leur chemin à travers le labyrinthe opaque qui a aujourd’hui remplacé le plafond de verre.
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07/10/24 à 12h30 GMT