Le 26 mars 2018 dernier, une délégation constituée des secrétaires généraux des syndicats affiliés à l’Internationale de l’Éducation en RDC et du Comité Syndicale Francophone pour l'Education et la Formatio (CSFEF) a visité le siège social de la Mutuelle des Enseignants du primaire, du Secondaire et du Professionnel (MEPSP) à Kinshasa afin de trouver les raisons profondes de son dysfonctionnement.
Il y a entre autre raisons :
1- La subvention de l’État évaluée à 200 millions de francs congolais (FC) n’a pas évolué au cours des années malgré la dévaluation du franc congolais. Le dollar américain est passé de 560 FC en 2011 à 1 620 FC en 2018, de telle sorte que la subvention qui était de 357 150 dollars en 2011 ne vaut plus que 125 000 dollars en 2018. Une diminution catastrophique dans ce pays où l’économie est "dollarisée".
2- Cette subvention de l’État a connu une période de suspension qui obligé la Mutuelle à recourir à ses réserves et à suspendre certaines catégories de soins pour continuer à fonctionner.
3- Le taux de cotisation des enseignants est resté figé malgré cette dévaluation.
4- La proportion des frais administratifs dépasse les normes établies.
5- L’ensemble des enseignants paient une cotisation à la MEPSP, mais seule une minorité a accès aux services.
6- Seuls trois enfants par famille sont couverts par la MEPSP, alors que les familles congolaises comptent souvent plus que trois enfants
Il est donc urgent de faire un plaidoyer auprès du gouvernement pour non seulement garantir la régularité des paiements dus à la MEPSP, mais aussi améliorer le montant de la subvention. Les enseignants, à travers leurs syndicats, devront prendre les dispositions qui s’imposent pour atteindre tous les enseignants membres cotisants, en discutant objectivement du taux de leur cotisation.
Comment en est-on arrivé là ?
Auparavant, comme tout fonctionnaire, les enseignants du secteur public de la RD Congo pouvaient être pris en charge pour leurs besoins de santé grâce à leur carte d’ayant-droit en vertu du statut général des fonctionnaires qui reconnait jusqu’à nos jours le droit aux soins médicaux à tout le personnel ainsi qu’aux membres de leur famille.
Cependant, depuis la suppression de cet avantage il y a près de 30 ans, le syndicat unique de son temps, la FENEZA-UNTZA a demandé la création d’une mutuelle de santé des enseignants qui serait financée conjointement par le gouvernement et les enseignants eux-mêmes. Depuis, ce point n’a jamais manqué de figurer à l’ordre du jour lors des commissions paritaires gouvernement-syndicats.
En 2007, les syndicats ont obtenu l’accord explicite du gouvernement de financer conjointement la Mutuelle des Enseignants du primaire, du Secondaire et du Professionnel (MEPSP) avec les enseignants. Il a fallu attendre le 11 novembre 2011 pour que des soins soient administrés pour la première fois à un enseignant dans ce cadre.
Six ans plus tard, la mutuelle ne s’est pas encore déployée sur toute l’étendue de la RDC. Quatre villes seulement en sont bénéficiaires, et les autres continuent à réclamer cette prise en charge.
- Cette délégation était composée des secrétaires généraux de la FENECO, Augustin Tumba, du SYECO, Cécile Tshiyombo, de la CSC-Enseignement, Valéry Nsumpi, et du CSFEF, Luc Allaire.
- La FENEZA-UNTZA est devenue la FENECO-UNTC lorsque le Zaïre a changé de nom pour la République démocratique du Congo.
07/10/24 à 12h30 GMT