Le plus grand parc solaire du monde verra le jour dans le Désert du Sahara, à Benban, en Haute-Égypte: un méga-complexe de 32 centrales solaires reliées les unes aux autres, d’une capacité globale de 1,8 GW.
Car l’objectif consiste bien à atteindre entre 1,6 et 2 GW d’énergie solaire d’ici la mi-2019. Or, si la capacité envisagée du site était utilisée, la production d’énergie annuelle pourrait potentiellement s’élever à un peu plus de 4000 gigawatt-heures par an.
Les producteurs d’énergie du site seront soumis à un contrat de 25 ans pour revendre leur électricité à 71 dollars par mégawatt-heure à la compagnie nationale Egyptian Electricity Transmission Company (EETC), tarif qui sera indexé à la valeur du dollar américain. Le Parc Solaire de Benban s’inscrit dans le cadre de la seconde phase du programme égyptien de tarif de rachat garanti (feed-in tariff) en faveur des projets solaires photovoltaïques et éoliens que le ministère de l’Énergie et de l’Électricité avait lancé en septembre 2014, et qui représente l’une des initiatives les plus importantes pour attirer les capitaux et l’expertise du secteur privé. En effet, le gouvernement égyptien s’est fixé pour objectif de faire passer les énergies renouvelables à 42% de son mix énergétique à l’horizon 2035 pour pallier ses pénuries d’électricité.
Jusqu’à présent, 29 projets pour le site ont obtenu des financements et produiraient à eux seuls au moins 1.5 GW d’énergie solaire.
Initialement composée de 41 lots de terrain compris entre 0,3 km2 et 1 km2, répartis sur quatre rangées et mis à la disposition des différentes compagnies d’électricité intéressées pour y développer autant de centrales, l’aire réservée à l’installation du parc s’étend sur un total d’environ 37,2 km2 et peut compter sur une excellente irradiation, la partie est du Désert du Sahara – où se situe le site, dans le gouvernorat d’Assouan – bénéficiant de l’un des meilleurs taux d’ensoleillement de la planète, à savoir entre 8,5 et 9 kWh/m2/jour.
Car, non contente d’occuper la seconde place des puissances éoliennes du continent (derrière l’Afrique du Sud), l’Égypte envisage à présent de détrôner le Maroc de la première marche du podium africain de la production d’énergie solaire, alors que celle-ci n’occupe actuellement qu’une partie infime de l’électricité générée dans le pays des Pharaons.
Les centrales du Parc solaire de Benban seront connectées au réseau haute tension à travers quatre sous-stations, qui seront directement construites par EETC et à leur tour reliées à la ligne de 220 kV qui passe déjà tout près du site. La compagnie nationale envisage par ailleurs de mettre en place dans un second temps un autre raccordement des installations de Benban à la ligne voisine de 500 kV. La centralisation des infrastructures du réseau électrique – lignes et sous-stations électriques – permettra de diviser les coûts d’un équipement onéreux et, par conséquent, d’abaisser le tarif de l’électricité.
Alors que la Banque Européenne de Reconstruction et de Développement (BERD) avait déjà assuré la prise en charge de la plupart du montant de la construction de la première partie de ce méga-complexe solaire, composée de six centrales de 50 MW chacune (pour un total de 300 MW), la Société financière internationale (IFC), membre du groupe de la Banque Mondiale, et un consortium de neuf banques internationales – comme Asian Infrastructures Investment Bank (AIIB), CDC, European Arab Bank (EAB), Green for Growth Fondo et Citibank – fourniront un financement de 653 millions de dollars pour la construction de 13 centrales solaires d’une capacité totale de 590 MW. Celles-ci viendront se joindre aux 19 autres pour faire du Parc solaire de Benban le plus vaste paquet de financement du secteur privé destiné à une installation photovoltaïque du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord.
Selon les informations disponibles, au moins 325 MW de la production du site dériveront de panneaux photovoltaïques bifaces associés à des suiveurs solaires à un seul axe.
Quant à l’entreprise photovoltaïque italienne Enerray S.p.A., elle a choisi d’investir dans le développement de trois projets qui seront bientôt réalisés dans le Parc solaire de Benban, le début des travaux ayant été fixé à avril 2018. Enerray et la compagnie Desert Technologies Industries C. Ltdfigureront conjointement comme fournisseurs EPC et O&M: plus précisément, ces deux entreprises se chargeront à la fois du développement, de la fourniture, de la construction, de l’exploitation et de la maintenance des trois sites prévus. Les trois centrales en question détiendront une capacité cumulée de 116 mégawatts-crête: deux projets de 25 MWc chacun et un troisième de 66 MWc.
Pour la planification et la sélection des composants qui serviront à la construction des centrales du Parc solaire de Benban, Enerray a développé des équipements spécialement adaptés aux conditions climatiques particulières de la zone désertique où seront mises en place les installations photovoltaïques, en tenant compte de températures supérieures à 50 °C. C’est pourquoi l’entreprise italienne a opté pour des composants avec une protection mécanique supérieure, afin de préserver ceux-ci d’une exposition prolongée à un environnement extrême pour des performances optimales du dispositif.
Cet article a été publié pour la première fois sur le blog de l'entreprise Enerray
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09/12/24 à 11h08 GMT