Pouvoir du peuple, par le peuple et pour le peuple, tels sont les mots qui résument la notion sur la démocratie.
Lors des récentes élections présidentielles, législatives nationales et provinciales tenues en République Démocratique du Congo le 30 décembre 2018, le choix du peuple congolais était sous-exprimé de par le taux de participation d’environ 40%.
En effet, le pays compte une vingtaine de millions d’analphabètes qui devraient être persuadés d’aller voter parce que pour la plupart, n’y trouvant aucune importance. Il faudra aller rester debout pendant plusieurs heures en attendant dans une queue qui n’avance presque pas pour voter.
Les centres étaient divisés en plusieurs bureaux de vote et les listes des électeurs affichées devant chaque bureau ; les électeurs étaient classés et répartis dans les différents bureaux suivant l’ordre alphabétique.
Une fois dans l’enceinte du centre, plusieurs directions s’offrent sans guide et à tout moment, on entendait des gens crier : « Je n’ai pas vu mon nom ! … Je n’ai pas vu mon nom ! »
L’un d’eux s’appelle Kitenge, un homme de bonne volonté l’a envoyé où il pouvait trouver la lettre « Q », parce qu’il avait dit que son nom commençait par la lettre « KI » ! Voilà pourquoi il n’a pas trouvé son nom. Aucun nom original d’un Congolais ne comporte le lettre « Q » dit « Q français », et Kitenge doit rejoindre le bureau de vote de ceux dont le nom commence par la lettre « K ».
Après des heures à la queue, une fois dans le bureau de vote, il est prévu une séance de 3 à 4 minutes sur l’explication de la machine à voter. Ensuite, il faut suivre une autre queue à l’intérieur devant l’urne où la machine à voter était disposée.
Elle a un écran tactile et comprend des écrits en français et des chiffres. Nombre de femmes et d’hommes qui en ont entendu parler, se sont trouvés pour la première fois devant cette réalité, ils se sont trouvés devant « la machine à tricher » ou « la machine à voler », ainsi qu’aimaient bien l’appeler les membres de l’opposition politique.
Certains s’en sortent, beaucoup non ! D’un côté, l’électeur tire fortement le bulletin en pleine impression et la machine se bloque, il faut trouver le technicien pour reprendre le vote ; de l’autre côté, l’électeur ne sait vraiment pas par où commencer et il sollicite le secours des agents électoraux qui à leur tour, demandent à celle ou celui qui avait déjà voté, mais pas encore sorti de la salle pour intervenir.
L’intervenant, a-t-il voté pour son candidat ou pour le candidat de l’électeur ? Le candidat ainsi élu, n’est-il pas choisi par celui qui est allé aider l’électeur ?
Nous devons lutter contre l’analphabétisme !
07/10/24 à 12h30 GMT