La tordeuse des bourgeons de l’épinette est un insecte indigène qui cause de nombreux dommages aux sapins et aux épinettes au Canada. Au cours d’une infestation majeure, des dizaines de millions d’hectares d’arbres peuvent être gravement défoliés par l’insecte. Comme l’infestation peut s’échelonner sur plusieurs années, la défoliation cumulative est susceptible d’entraîner de la mortalité et une perte de croissance appréciable dans la forêt mûre de résineux. De telles infestations peuvent donc engendrer d’importantes pertes de ressources ligneuses et non ligneuses, qui auront des répercussions négatives sur l’industrie forestière et les collectivités tributaires de la forêt. La dernière vaste infestation de tordeuse des bourgeons de l’épinette en 1970, au Canada, avait touché une superficie de plus de 50 millions d’hectares. À la fin des années 1990, la superficie infestée était inférieure à 1 million d’hectares.
Depuis 2006 une épidémie s’est installée au Québec, la superficie infestée atteignant environ 2,6 millions d’hectares en 2013. L’infestation a débuté à une latitude anormalement élevée, sur la rive nord du fleuve Saint-Laurent et au nord du lac Saint-Jean. Pour ce qui est du Nouveau-Brunswick aucune défoliation majeure par la tordeuse des bourgeons de l’épinette n’avait été observée depuis 1995. Cependant, certaines zones près de Bathurst et de Campbellton ont été touchées en 2016. Mais selon Rob Johns, entomologiste forestier au Service canadien des forêts, « les zones touchées par la tordeuse au Nouveau-Brunswick sont encore très petites et de faibles densités. La situation est encore sous le contrôle des autorités en charge »
Par contre, les dégâts causés par la tordeuse peuvent avoir de répercussions environnementales et économiques graves. Les calculs faits à l’heure actuelle estiment des pertes de l’ordre de 15 milliards $. Ce qui serait un coup dur pour l’industrie forestière en particulier mais également pour l’économie des provinces de l’Atlantique en général.
Le secteur forestier qui fait déjà face à l’imposition de nouveaux droits compensatoires sur le bois d’œuvre par les Etats-Unis, devrait donc s’armer doublement pour faire face à une épidémie de tordeuse des bourgeons de l’épinette.
Sources : Acadie Nouvelle, Ressources Naturelles Canada, Radio Canada, Forêt Faune et Parcs Québec, Centre de recherche forestière des Laurentides