Des partenariats internationaux encouragent l'énergie propre dans le monde
(Les carburants propres et l'électrification des pays en développement)
Par Cheryl Pellerin Rédactrice de l'USINFO
Washington - Un nombre croissant de partenariats entre le secteur public et le secteur privé au niveau international aident les pays en développement à adopter des mesures visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre et la pollution atmosphérique ainsi qu'à élargir l'accès de leurs habitants à l'énergie.
Aux États-Unis, des représentants d'une multitude d'organismes collaborent avec des responsables d'institutions publiques, d'organisations non gouvernementales et d'entreprises du secteur privé en vue de modifier la production d'énergie et sa consommation dans le cadre de projets destinés à obtenir des résultats pratiques.
L'un de ces partenariats est le Partenariat en faveur des carburants et des véhicules non polluants qui comprend 90 membres des secteurs public et privé et dont l'Agence pour la protection de l'environnement des États-Unis (EPA) avait préconisé l'établissement. Sa création remonte au Sommet mondial du développement qui s'est tenu à Johannesburg en 2002.
« Les partenaires représentent la plupart des constructeurs d'automobiles et de sociétés pétrolières du monde entier, ainsi des groupes d'écologistes, de grandes organisations internationales et des États, de sorte que tous les secteurs jouent un rôle », a indiqué à l'USINFO Mme Jane Metcalfe, qui est la coordonnatrice de l'EPA pour ce partenariat.
Les carburants propres
Les sources de financement de ce partenariat sont diverses. Elles comprennent l'EPA, l'Agence des États-Unis pour le développement international (USAID), le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE), des pays tels que le Canada et les Pays-Bas, des sociétés pétrolières et des fondations internationales.
Le PNUE a contribué à mettre sur pied ce partenariat. Son bureau de Nairobi (Kenya) coordonne les activités et les programmes du partenariat et sert de centre d'information.
Ce partenariat vise à supprimer le plomb de l'essence dans le monde entier, à réduire la teneur en soufre du diesel et de l'essence et à mettre sur le marché des véhicules peu polluants.
Cinq ans après sa création, on peut dire, selon Mme Metcalfe, que l'un de ses grands résultats est la suppression du plomb dans l'essence de tous les 49 pays de l'Afrique subsaharienne. Il s'ensuit que plus de 700 millions d'Africains sont maintenant moins exposés aux effets néfastes des émissions de plomb.
Une vingtaine de pays utilisent encore de l'essence au plomb, et le but des membres du partenariat est de faire en sorte que le plomb disparaisse de l'essence dans tous les pays d'ici à la fin de 2008.
Le soufre dans les carburants est la source directe d'émissions de particules qui ont des effets négatifs sur la santé et qui causent notamment le cancer et des maladies cardiovasculaires et respiratoires.
Il s'agit de réduire la teneur en soufre des carburants, pour qu'elle n'atteigne que 50 parts ou moins par million de parts de carburant à travers le monde. Cette réduction devrait s'accompagner de modifications des véhicules de manière à tirer parti du carburant ayant une teneur moindre en soufre.
Il convient notamment d'adopter de nouvelles normes en matière d'émissions de gaz des véhicules et de faire en sorte que les véhicules en circulation polluent moins. On peut par exemple doter les véhicules diesel existants de dispositifs perfectionnés qui réduisent les émissions de particules tout en consommant du carburant à faible teneur en carburant.
Le GVEP (Global Village Energy Partnership)
Ce partenariat d'une durée de dix ans, qui est financé notamment par l'USAID, le PNUD et la Banque mondiale, est destiné à élargir l'accès de la population de pays en développement au réseau électrique afin de favoriser le développement socio-économique et de réduire la pauvreté.
Cinq ans après sa création, il se compose de plus de 1.500 partenaires des secteurs public et privé et s'est transformé en 2006 en personne morale. C'est maintenant un organisme caritatif doté d'un conseil d'administration, dont le siège est au Royaume-Uni et qui a recueilli 3 millions d'euros aux Pays-Bas, 8 millions de dollars au Royaume-Uni et 30 millions de dollars qui représentent la contribution que la Russie a faite en faveur de l'accès à l'électricité en Afrique lors d'une réunion des pays industriels en 2006.
Un responsable de l'USAID, M. Gordon Weynand, a déclaré à l'USINFO au sujet de la nouvelle structure du partenariat : « Nous mettons en commun des ressources de différents bailleurs de fonds et obtenons ainsi une participation plus grande du secteur privé. Nous avons fait des progrès réels. »
La collaboration avec le secteur privé, avec de petites et moyennes entreprises dans les zones rurales des pays intéressés, est destinée à favoriser la croissance économique et à aider les collectivités locales à s'organiser pour obtenir moyennant paiement les services nécessaires.
Au Brésil, par exemple, l'USAID ouvre de concert avec le PNUD et les pouvoirs publics à la réalisation d'un projet financé par la Banque mondiale qui vise à fournir de l'électricité aux habitants qui ne sont pas branchés sur le réseau électrique. Il s'agit d'alimenter en électricité 12 millions de Brésiliens d'ici à 2010. Déjà quelque 1,5 million d'entre eux sont branchés sur le réseau électrique depuis le début de l'année 2007.
Le REN21 (Renewable Energy Policy Network for the 21st Century)
Le REN21 est un réseau qui lie des États, des institutions internationales, des organisations non gouvernementales, des associations professionnelles et d'autres organismes en vue d'encourager l'adoption de mesures qui favorisent l'emploi judicieux des sources d'énergie renouvelables dans les pays industriels et en développement.
Les États-Unis sont l'un des 13 pays représentés au sein de son comité directeur, qui comprend également l'Afrique du Sud, l'Allemagne, le Brésil, le Danemark, la Chine, les Émirats arabes unis, l'Inde, l'Italie, le Maroc, l'Ouganda, les Pays-Bas et le Royaume-Uni.
C'est lors de la Conférence internationale sur les énergies renouvelables qui s'est tenue en 2004 à Bonn (Allemagne) que l'on a créé le REN21, a indiqué un responsable du département d'État, M. Griffin Thompson.
Le réseau est financé principalement par l'État allemand et par le PNUE. Son secrétariat se trouve dans les locaux du PNUE à Paris.
Le REN21 a notamment établi un rapport mondial sur les technologies en matière d'énergie renouvelable (énergie éolienne, solaire, hydroélectrique, géothermique et biomasse) dont le premier a paru en 2005 et qui a été mis à jour en 2006. Ces deux rapports sont issus des travaux d'une centaine de chercheurs.
En mars 2008, une conférence que le département d'État doit organiser à Washington, fera suite à celle de Bonn. Quelque 5.000 personnes devraient y assister : 2.000 d'entre elles devraient participer à des réunions au niveau ministériel pendant une période de trois jours et 3.000 autres à un salon professionnel. La conférence de Washington offrira une tribune mondiale pour favoriser le recours à l'énergie renouvelable partout dans le monde.
Il ne s'agit pas seulement d'objectifs et de calendriers, mais de la manière dont on peut abaisser le coût des énergies renouvelable, notamment en accroissant les travaux de recherche et de développement susceptibles d'améliorer le rendement des technologies dans ce domaine et de les rendre ainsi plus rentables, a indiqué M. Thompson.
Source : Bureau des programmes d'information internationale du département d'Etat.
Site Internet : http://usinfo.state.gov/fr/
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