Une nouvelle technologie aide Alcoa à réduire les émissions de GES
(Le géant de l'aluminium a réduit ses émissions de 25 % en trois ans.)
Par Edmund F. Scherr Correspondant de l'USINFO
Washington - Alcoa, l'un des principaux producteurs d'aluminium du monde, est également le fer de lance de la réduction des gaz à effet de serre (GES) et de l'utilisation de sources renouvelables d'énergie dans ce secteur. Étant donné que cette société a des usines dans 44 pays, les effets de sa politique et de ses innovations se font sentir dans le monde entier.
Alcoa a été classée par le Forum économique mondial de Davos (Suisse) parmi les entreprises les plus soucieuses de l'utilisation durable des ressources naturelles. Alcoa est également un membre fondateur du Climate Action Partnership des États-Unis, un groupe d'entreprises et d'associations écologiques qui pousse le gouvernement des États-Unis à promulguer des lois limitant les émissions de GES.
En 2000, Alcoa a décidé de réduire son impact sur l'environnement mondial par le biais de l'innovation et de nouvelles techniques. Ses objectifs comprennent la réduction considérable de ses émissions de GES et du déversement de déchets. L'entreprise a atteint son objectif, à savoir la réduction des émissions de GES de 25 % par rapport à 1990, en 2003, soit sept ans avant le calendrier prévu, et ce malgré l'augmentation de la production d'aluminium durant cette période. Les responsables d'Alcoa sont d'ailleurs persuadés que l'industrie de l'aluminium peut être « neutre » sur le plan des émissions de GES d'ici à 2020.
Les énergies renouvelables sont la clé des efforts déployés par Alcoa pour réduire son empreinte sur l'environnement. Elle utilise la puissance hydroélectrique comme principale source d'énergie dans ses fonderies depuis 1916, et elle est à l'heure actuelle en train d'étudier la faisabilité de la construction en Islande de la première usine géothermique de production d'aluminium.
De nouvelles techniques pour réduire encore plus les émissions de GES
En mai dernier, Alcoa a adopté une technique de « capture du carbone » à sa raffinerie d'alumine de Kwinana, dans l'ouest de l'Australie. Le processus de piégeage du gaz carbonique consiste à mélanger du résidu de bauxite, un sous-produit de la fabrication de l'aluminium, avec du gaz carbonique. Cela enferme d'importantes quantités de GES qui seraient autrement déversées dans l'atmosphère.
Le pH du composé résultant du mélange du gaz carbonique et du résidu de bauxite est réduit à des niveaux normaux, proches de ceux que l'on trouve dans le sol alcalin. Cette nouvelle mixture peut ensuite être utilisée dans l'assise des routes, comme matériau de construction et comme intrant pour améliorer la qualité des sols. Cette technique, qu'Alcoa a l'intention de transmettre à l'ensemble de l'industrie de l'aluminium, sera utilisée dans toutes ses raffineries d'alumine. L'alumine est le principal composant de la bauxite, le minerai généralement utilisé pour produire de l'aluminium.
Alcoa est également en train de faire des recherches sur une nouvelle technique recourant à une « anode inerte » pour réduire encore plus les GES. Dans l'étape finale de la calcination, l'alumine est placée dans une cellule d'électrolyse. Une barre de carbone, appelée anode, est introduite dans la cellule et chargée avec un courant électrique, ce qui transforme l'alumine en oxyde de carbone, en gaz carbonique et en aluminium. Ce dernier se dépose au fond de la cuve, où il est récupéré aux fins d'autres transformations, pendant que les GES s'échappent par l'ouverture où est insérée l'anode.
Alcoa cherche à mettre au point une technique qui permettrait de remplacer les anodes de carbone par des anodes qui ne réagiraient pas avec l'oxygène dégagé durant le processus d'électrolyse, éliminant la création de GES. Le seul sous-produit de cette « anode inerte » (ou non réactive) serait de l'oxygène.
Selon une récente étude, l'utilisation d'anodes inertes dans le monde entier pourrait permettre de réduire de 40 millions de tonnes les émissions de GES. Cette technique permettrait également de réduire de 25 % l'électricité utilisée durant la calcination.
Le traitement des déchets
Alcoa cherche également à éliminer les déchets toxiques de ses opérations. Le revêtement du creuset qui reste après le processus de calcination contient des quantités non négligeables de fluorure et de cyanure. Ces déchets étaient autrefois déversés dans des décharges.
Toutefois, un nouveau procédé permet à Alcoa de transformer ces déchets toxiques en fluorure d'aluminium (un additif important dans la fabrication de l'aluminium) et en une matière granuleuse inoffensive appelée « sable synthétique » qui peut ensuite servir à la construction de routes et à la fabrication de béton.
Source : Bureau des programmes d'information internationale du département d'Etat.
Site Internet : http://usinfo.state.gov/fr/
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