Le Goethe-Institut Montréal organise deux événements sur le thème de la pollution sonore. Les 14 et 15 octobre 2008, on se demandera, avec un expert Allemand, si le bruit est moins un enjeux de mobilisation environnementale que la perte de biodiversité ou la pollution atmosphérique. La campagne du Goethe-Institut intitulée « La langue de ton environnement » a comme objectif de pousser les frontières des rapports que nous entretenons avec les enjeux environnementaux.
Voilà un sujet d’actualité à l’heure des décisions controversées de la Cour d’appel du Québec et de la Cour suprême du Canada dans l’affaire des citoyens incommodés par le bruit venant des vols de nuit au dessus de quartiers se trouvant sous les couloirs aériens entourant l’Aéroport international Pierre-Elliott-Trudeau de Montréal.
Le public Montréalais aura l’occasion d’entendre l’opinion du Dr Michael Flitner de l’Université de Brême en Allemagne sur la mobilisation contre la pollution sonore – tant juridique que sous forme de mouvements de protestation -.
Michael Flitner est Professeur au Centre de recherche sur le développement durable de l’Université de Brême. Le 14 octobre, il présentera les grandes lignes d’un conflit similaire à celui de Montréal autour de l’aéroport de Bâle dans le cadre d’un événement intitulé « Le bruit et les mouvements de protestation ». Son point de vue européen sur les mouvements de protestation en tant que force politique devrait être intéressant pour placer la situation locale en perspective. Le point de vue canadien sera exposé par le Dr. Tony Leroux de l’Université de Montréal. Tony Leroux a créé le premier site Internet de référence en matière de pollution sonore au Québec. Il se définit comme un « activiste pragmatique ». La discussion sera modérée par Juliette Patterson, une architecte et urbaniste Montréalaise s’intéressant depuis longtemps au rehaussement de la qualité de vie en ville.
Mechtild Manus, directrice du Goethe-Institut explique que « cet événement chevauche deux initiatives : ‘Bruit et silence’ et ‘La langue de ton environnement’, il y aura (donc) aussi un peu de Krach au programme ; on annoncera le début de l’activité par des enregistrements d’avion en vol. Le niveau de bruit détermine la qualité de vie et de santé des citoyens, et ce particulièrement dans les grandes villes ». En Allemand « Krach » signifie à la fois boucan et vive protestation. Les pages Internet de Bruit et silence, s’ouvrent sur un tableau sonore sur lequel les visiteur peuvent entendre différents sons de la ville au déplacement de la souris ainsi que sur cette citation du philosophe Allemand Georg Simmel « L’oreille est condamnée à tout capter ce qui se trouve dans sa proximité » (1908). L’assistance en fera l’expérience sensorielle.
Le Dr Flitner proposera une autre perspective sur le sujet le lendemain soir, 15 octobre à l’Université McGill. La soirée est intitulée « La justice environnementale et le bruit ». Avec les professeurs Richard Janda de la Faculté de droit et Peter Brown de l’École de l’environnement, il s’attardera à la complexe question de justice environnementale. Le terme de justice environnementale a une portée autant philosophique que juridique et joue un rôle important en Amérique du Nord comme en Allemagne. Comment définir les victimes ? Comment offrir des réparations en droit international lorsqu’un tort s’avère irréparable ? Comment évaluer par exemple ce que représente la perte définitive d’une espèce animale ? Comment mesurer la détérioration de la qualité de vie subie par des résidents habitants aux abords d’un aéroport bruyant ?
Madame Manus explique qu’un des questionnements ayant motivée l’organisation de cet événement avait été pour elle : « On a besoin des autoroutes et des aéroports. Les deux questions dont on doit discuter sont : dans quelle mesure ? Et comment répartir les désavantages d’une manière juste ? »
Pour en savoir plus sur le Goethe (1002 hits)
Programme de Bruit et silence (805 hits)
La campagne La langue de ton environnement (707 hits)