La compagnie Durisol a mis au point une série de services et de technologies entourant les murs antibruit. Un bon moyen de venir en aide aux citoyens souffrant d'une forme de pollution dont on ne parle pas assez : la pollution sonore.
Au Québec, la somme des bruits urbains augmente sans cesse. L'écosystème sonore est pollué. C'est un autre front sur lequel les environnementalistes devront se battre. L'écologie sonore doit sortir des champs académiques et prendre la route du travail terrain. Encore aujourd'hui, la question de la pollution par le bruit ou de la qualité de vie sonore est rarement soulevée dans les cercles environnementaux.
La liste des causes de pollution par le bruit est longue : véhicules bruyants, construction ou élargissement de nouvelles routes ou encore vols de nuits dans les quartiers se trouvant près des aéroports. Si les impacts négatifs du bruit pour la santé et la qualité de vie sont mal connus, ils sont bien réels et risquent d'avoir des conséquences désastreuses.
Durisol est une compagnie Ontarienne qui se spécialise dans l'érection de murs visant la réduction du bruit à proximité des voies de circulation importantes comme les autoroutes ou les boulevards achalandés. On parle de design acoustique. Les murs réduisent les sons mais ne peuvent complètement les éliminer. Dans le milieu on cherche à réduire le bruit en fonction de normes associées au nombre de décibels.
La compagnie se positionne comme une entreprise dont la responsabilité sociale se mesure notamment par une contribution générale à l'amélioration de la qualité de vie des citoyens. Les représentants de la compagnie sont sensibilisés depuis longtemps aux enjeux du développement urbain durable. La mise en place de grands axes routiers est certainement une opportunité d'affaires pour l'entreprise. Toutefois, ceux-ci doivent être construits et rénovés en respectant des normes dans lesquelles les produits de Durisol peuvent avoir un impact. " Nos clients sont, en bout de ligne, l'ensemble de la communauté " explique Doug Carter, Vice-Président des ventes et du marketing. Durisol est une entreprise qui n'est pas officiellement classée comme une entreprise environnementale. En serait-il autrement si elle offrait une technologie visant à l'amélioration de la qualité de l'air, à la réduction des changements climatiques ou correspondant à la gestion des matières résiduelles ?
Durisol a récemment supporté l'organisation d'un événement sur la pollution par le bruit et sur les mouvements de protestation contre le bruit. L'événement " Le bruit et les mouvements de protestation" organisé par le Goethe-Institut Montréal réunissait des experts en matière de pollution sonore et en planification urbaine. " C'est le type d'événement auquel nous participons de plus en plus " ajoute Tatiana Poblah, représentante au Québec. " Nous devons toujours être à l'affut des grands enjeux de société entourant la pollution par le bruit. La montée des mouvements de protestation en est certainement un d'importance ". Elle explique que la participation publique est une composante essentielle du travail de Durisol dans la plupart des localités où ils travaillent. Tatiana Poblah souligne " qu'il s'agit d'un travail en amont des projets qui est incontournable pour assurer le succès de la mise en place d'un mur antibruit ".
Les murs antibruit sont normalement considérés comme assez laids. C'est un mal nécessaire selon plusieurs. Durisol cherche à améliorer la qualité visuelle des murs sur lesquels elle travaille depuis quelques années déjà. L'esthétisme n'est normalement pas l'affaire des ingénieurs en construction, encore moins celle de ceux oeuvrant en infrastructures routières.
Les composantes utilisées pour construire les murs de la compagnie sont des blocs de coffrage isolants conçu avec de la fibre de bois minéralisé. Il s'agirait selon la compagnie d'un produit qui non dommageable pour l'environnement. Selon Durisol, il est réalisé à partir de 80% de matériaux recyclés et offre les mêmes propriétés hydrofuges que le chanvre ou la paille.
Parmi les dernières réalisations de la compagnie, des murs de cinq mètres de haut avec structures acryliques transparentes qui permettent aux automobilistes de voir ce qui se trouve derrière les imposantes constructions ; arbres, bouts de ciel ou quartiers. Recyclables, ces panneaux permettent aussi à la lumière d'entrer sur le terrain des citoyens habitants en bordure des murs. C'est une première au pays selon le site Internet de Durisol.
Les panneaux translucides font partie d'une des innovations récentes en matière de murs antibruit. Un mur peut être constitué de terre, de bois ou de maçonnerie. Il y a maintenant un intérêt grandissant pour les " murs vivants ". Ils représentent une solution de rechange écologique aux traditionnels murs antibruit constitués de béton. Récemment, un projet d'écran acoustique en tiges de saule aux abords de l'Autoroute 15 à Laval a été primé par l'Association des architectes paysagistes du Canada (APAC). Juliette Patterson de Catalyse Urbaine, membre du jury de l'APAC, participait aussi à la table ronde du Goethe-Institut, elle affirme qu'il s'agit d'une : " voie intéressante pour l'avenir ".
Pour qu'ils soient pleinement efficaces, les murs doivent surtout être construits sur de longues distances. C'est ce que rappelait, lors de l'événement du Goethe-Institut, le professeur Tony Leroux qui oeuvre en neurophysiologie auditive à l'École d'orthophonie et d'audiologie de l'Université de Montréal. Tony Leroux est membre d'une équipe multidisciplinaire qui se penche sur la question du bruit dans le cadre d'un projet pilote dans un quartier résidentiel situé le long d'une autoroute.
Dans sa présentation, Tony Leroux expliquait que le bruit causé par le trafic quotidien dans une région urbaine cause des stress psychologiques chez les enfants ainsi qu'une panoplie de problèmes de santé environnementale cliniquement prouvés ; élévation de la pression artérielle ou troubles cardiaques. Le manque d'informations déploré par Tony Leroux est compensé en partie par Durisol qui, das le contexte de son champ d'expertise, organise des séminaires et multiplie les rencontres de sensibilisation sur la qualité de vie sonore.
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