Par Julie Larocque
Mots clés : Festival de films de l'environnement de Montréal, réfugiés climatiques, Bangladesh
Avec les changements climatiques, de nombreuses communautés sont aux prises avec des phénomènes environnementaux qui mettent en jeu la possibilité même de continuer à vivre sur leur territoire d'origine. On pense par exemple aux communautés insulaires aux prises avec l'augmentation du niveau de la mer ou, à l'opposé, aux communautés enclavées subissant un stress hydrique, symptôme menant à la désertification de leur territoire. Ces personnes, qui se trouvent à devoir quitter leur milieu de vie à cause de ces bouleversements environnementaux, on voudrait bien les appeler les " réfugiés climatiques ".
La migration environnementale en réponses aux défis?
Sur le plan international, on se réfère à 1985 comme l'année
consacrant l'émergence de ce concept, à la suite de la sortie du rapport
du PNUE, " Environmental
Refugees ". Mais aujourd'hui, en 2011, malgré que ce phénomène soit
toujours discuté au sein des institutions internationales (telles que l'OIM et le PNUE, UNITAR ou récemment l'ADB),
le terme " réfugié climatique " est en revanche non reconnu par
celles-ci. On préfère souvent parler de " migrations environnementales
", un terme qui n'engage à rien sinon à reconnaître que le phénomène des
déplacements causés par l'environnement (et non les changements
climatiques) existe.
On a beau se mettre la tête dans le sable (sans faire de jeux
de mots inappropriés...), il reste que des communautés vivent ce phénomène
et doivent se déplacer pour vivre dans des conditions décentes ou pour
simplement survivre. Nous voici confrontés à un phénomène qui va au-delà
des discussions diplomatiques. Les migrations environnementales posent
des défis multiples : défis d'adaptation, défis sécuritaires, défis
humanitaires. Sans oublier les défis de définition du terme!
N'avons-nous de sympathie que pour les communautés vivant des
catastrophes naturelles (pensons notamment à l'Ouragan Katrina ou au
tsunami en Indonésie)? Les communautés étant aux prises avec une
dégradation plus lente de leur terre comme l'augmentation du niveau de
la mer ou la désertification auront-elles aussi le soutien de la
communauté internationale?
Un bout de solution avec le documentaire " Quand le monde se noie "
Il est de la plus grande importance d'envisager les réponses
collectives à instaurer en rapport aux conséquences humanitaires des
changements climatiques. Par exemple, en tant que Québécois, sommes-nous
prêts à accueillir un flot considérable de réfugiés? En fait, à qui
incombe cette responsabilité? Devrions-nous plutôt nous concentrer sur
les technologies permettant l'adaptation de ces populations? Mais alors,
qui financera les projets? Tant de questions liées à la responsabilité
doivent être abordées, mais les personnes touchées, elles, ne peuvent
attendre.
Afin de pousser cette réflexion, je vous propose un documentaire, présenté dans le cadre du Festival de films de l'environnement de Montréal
(FFEM). " Quand le monde se noie " aborde la question des réfugiés
climatiques en mettant de l'avant la situation bangladeshie. Si nous
sommes un peu intéressés à la question, nous avons alors probablement
entendu parler du sort peu envieux de ce peuple qui souffre notamment de
la salinisation de leurs terres, ce qui empêche l'activité agricole.
Cependant, peu d'images viennent accompagner ces tristes mots. Le
réalisateur grec Yorgos Avgeropoulos nous montre ici les conséquences
dramatiques des changements climatiques pour ce peuple. Ce sont les
images d'une réalité qui fait mal, mais qui doit être sue.
Quand le monde se noie, version originale en grec et en anglais avec des sous-titres en français. Documentaire présenté en première nord-américaine le 9 mars prochain, suivi de Born Sweet, dans le cadre du Festival de films de l'environnement à Montréal, au Cinéma du Parc.
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