Le ministre du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs, M. Pierre Arcand, a annoncé les orientations stratégiques qui permettront d'atteindre l'objectif d'étendre le réseau d'aires protégées à 12 % de la superficie du territoire québécois d'ici 2015.
" Nous avons accompli l'une des plus grandes réussites en matière de conservation au Québec en passant de 0,95% d'aires protégées en 2002 à 8,16 % en mars 2009, soit plus de 135 000 km2. Forts de ce succès, nous nous sommes fixé une nouvelle cible ambitieuse, soit de protéger 12 % du territoire d'ici 2015. C'est une extension du réseau de l'ordre de 75 000 km2. Cela représente tout un défi parce que le réseau atteindra alors quelque 200 000 km2, une superficie qui équivaut à deux fois celle de l'Islande. Ce faisant, nous allons devancer de cinq ans les objectifs en matière d'aires marines protégées fixés à Nagoya ", a déclaré le ministre Arcand.
L'approche sera adaptée aux quatre grandes zones géographiques du réseau, en fonction des caractéristiques naturelles et des enjeux qui leur sont propres.
Dans la zone marine, le gouvernement s'engage à ce que 10 % de la superficie de l'estuaire et du golfe du Saint-Laurent devienne des aires marines protégées d'ici 2015. Par cet engagement, le gouvernement devance de cinq ans l'atteinte de la cible internationale fixée lors de la 10e Conférence des Parties tenue à Nagoya.
Dans la zone nord, le gouvernement travaillera en étroite collaboration avec les communautés autochtones afin de bonifier le réseau d'aires protégées au centre de la péninsule de l'Ungava, par la protection d'écosystèmes aquatiques et de grands écosystèmes. Un minimum de 12 % d'aires protégées devra y être atteint.
Dans la zone centrale, 12 % du territoire seront consacrés à des aires protégées. La protection d'une très grande aire sauvage d'une superficie approximative de 10 000 km2 vouée au maintien d'espèces menacées ou vulnérables, comme le caribou forestier, sera mise en oeuvre. De plus, la possibilité de créer une deuxième très grande aire sauvage de même superficie sera évaluée.
Dans la zone sud, là où la diversité biologique est la plus riche mais où elle subit aussi le plus de pression, des aires protégées faisant appel à de multiples formes de gestion seront créées, en collaboration avec les milieux régionaux, les organismes de conservation et les citoyens.
Au cours des deux prochaines années, le gouvernement prévoit tenir trois audiences publiques dans les régions de la Côte-Nord, du Saguenay-Lac-Saint-Jean et de l'Abitibi-Témiscamingue pour donner un statut permanent à 26 aires protégées projetées.
En plus de ces stratégies, le gouvernement misera notamment sur la protection de territoires dont les statuts de conservation sont particulièrement stricts, à savoir les parcs nationaux, les réserves de biodiversité et les réserves écologiques pour bonifier les aires protégées du Québec. Certaines aires protégées existantes seront agrandies et des statuts permanents de protection seront octroyés aux territoires qui sont actuellement protégés de façon provisoire.
Le gouvernement maintiendra et consolidera le processus de participation des Autochtones, du public en général et des instances régionales de planification à toutes les étapes menant à la création d'aires protégées. Ce processus prendra en compte les préoccupations socioéconomiques des populations concernées. Également, il prévoit des journées d'information, des ateliers de travail et des consultations particulières sous la responsabilité d'organismes du milieu, ce qui est le cas avec l'Administration régionale Kativik chez les Inuits.
Dans le but de développer les connaissances scientifiques nécessaires à la planification, à la gestion et à l'évaluation du réseau d'aires protégées, un Atlas de la biodiversité du Québec nordique sera produit en partenariat avec la Fondation Prince Albert II de Monaco et le consortium Ouranos.
Les orientations stratégiques annoncées aujourd'hui tiennent compte des commentaires qui ont été exprimés par les organismes autochtones et les différents partenaires gouvernementaux et régionaux concernés lors d'une vaste consultation tenue de novembre 2009 à mai 2010.
Par ailleurs, cette stratégie gouvernementale s'inscrit dans la foulée des objectifs fixés en octobre 2010, lors de la 10e Conférence des Parties tenue à Nagoya, au Japon. Les 165 pays ayant ratifié la Convention sur la diversité biologique, dont le Canada, ont alors convenu de porter l'ensemble des aires protégées à 10 % du territoire en milieu marin et à 17 % du territoire en milieu terrestre d'ici 2020.
" En créant ces zones de protection, on s'assure de préserver à la fois la meilleure diversité et la meilleure qualité biologique possible, ce qui nous permet d'avoir un réseau représentatif de la biodiversité du Québec ", a finalement déclaré le ministre.
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