Alors que les premiers ministres provinciaux et territoriaux amorcent la rencontre annuelle du Conseil de la fédération, une vaste coalition de groupes non gouvernementaux de partout à travers le pays demandent aux provinces de clarifier leurs appuis au plan national de l'énergie adopté par les ministres de l'énergie à Kananaskis. Ce plan repose sur un scénario de l'Agence internationale de l'énergie (AIE) quant à la demande énergétique mondiale qui nous conduirait à des niveaux d'augmentation de températures jugés dangereux en plus de qualifier les sables bitumineux comme une source d'énergie durable. L'Ontario a refusé de signer ce plan en raison de son opposition au caractère durable et responsable des sables bitumineux en plus de demander au gouvernement fédéral de renouveler le financement des énergies propres.
" Je suis confiant que le gouvernement du Québec n'accepterait jamais, de façon consciente, une augmentation des températures de 6 degrés Celsius ou encore une déclaration qualifiant les sables bitumineux de durable ", affirme Steven Guilbeault d'Équiterre. " Je souhaite que le gouvernement du Québec clarifie sa position et se joigne à l'Ontario afin d'appuyer les énergies propres, sécuritaires et renouvelables " ajoute-t-il.
Les documents rendus publics hier sont basés sur des scénarios de l'AIE qui nous mèneraient tout droit vers une augmentation des températures de 6oC - bien au-delà de la limite de 2oC déjà jugée dangereuse par les gouvernements, dont le Canada et plusieurs provinces comme le Québec, et que ces derniers se sont engagés à éviter. L'utilisation des scénarios de l'AIE ont permis aux ministres de l'Énergie de faire de dangereuses hypothèses quant à la croissance de la demande pour les sables bitumineux et que l'expansion et les exportations de cette forme d'énergie sont centrales à tous plan énergétique canadien.
" La semaine dernière, les provinces de l'Atlantique ont reconduit leurs engagements de lutter contre les changements climatiques et de faire la promotion des énergies renouvelables lors de la Conférence des gouverneurs de la Nouvelle-Angleterre et des premiers ministres de l'Est du Canada ", déclare Catherine Abreu de la Coalition pour les énergies renouvelables de l'Atlantique. " Nous essayons de faire la promotion d'initiatives en matière d'énergies renouvelables dans notre région et nous n'avons pas besoin d'engloutir nos énergies dans ce qui est à la base des impacts des changements climatiques, alors qu'ils se font sentir de plus en plus sévèrement dans les provinces de l'Atlantique. "
Alors que la rencontre du Conseil de la fédération se met en branle aujourd'hui, le premier ministre McGuinty a exigé que le fédéral renouvelle son appui aux énergies renouvelables et a critiqué les subventions aux secteurs du pétrole et du gaz. " Nous souhaitons que les premiers ministres saisissent l'opportunité de suivre le leadership de l'Ontario et exigent à leur tour une stratégie énergétique qui priorise les énergies propres, et non pas une stratégie qui va augmenter notre dépendance aux combustibles fossiles ", dit pour sa part Ian Bruce de la Fondation David Suzuki. " Les provinces devraient travailler à bâtir un avenir propre et prospère et non de nous enfoncer dans un gouffre au nom d'une seule province " ajoute-t-il.
Le Canada doit mettre fin de façon agressive à notre dépendance au
pétrole et augmenter rapidement les investissements dans des sources
d'énergie sécuritaires, propres, fiables et renouvelables.
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