Rédigé par Thomas Scorticati
L’Institut francophone pour le développement durable (IFDD), ou la Francophonie pour les adeptes, a un vaste programme pour permettre aux négociateurs africains d’avoir les outils nécessaires pour mener à bien les négociations climatiques. Bienvenue dans le projet NECTAR. Après, une dizaine de jours à Lima, voici un bref aperçu du programme en action.
Une formation continue durant les négociations
À la veille des négociations, dimanche 30 novembre, rendez-vous dans un hôtel de Lima avec toute la Délégation de la Francophonie et des négociateurs de plusieurs horizons. Sénégalais, Nigériens, Marocains, Français, Suisses… tous sont venus suivre l’atelier préparatoire organisé par l’IFDD. Durant cet atelier, des experts techniciens et politiques sur les changements climatiques expliquent les principaux enjeux de la Conférence de Lima. Bilan : pour les pays africains francophones, il faut se concentrer sur les outils et les financements d’adaptation au dérèglement climatique lors des négociations. C’est un fait, l’homme a changé le climat terrestre et le continent africain doit s’y adapter au plus vite puisque c’est aussi le plus vulnérable. Ainsi, convaincre les pays développés, principaux responsables de ces changements, de financer les mesures d’adaptation, ou encore, renforcer les capacités des institutions locales, nationales et mondiales pour la mise en œuvre de plans d’action d’adaptation, sont autant d’enjeux essentiels pour le continent.
À la fin de la première semaine, la Francophonie et la Suisse invitent les négociateurs africains à une réunion pour faire un état des lieux de la conférence. Quelles sont les grandes lignes ? 60 pays sur les 194 se préparent pour les contributions de limitations des gaz à effet de serre. Or, il faut travailler ensemble rapidement puisque c’est la condition substantielle pour participer à l’Accord de Paris en 2015. Comprenant que les délais sont courts, particulièrement pour des pays en développement, l’un des moyens pour y parvenir serait de faire ce travail de contribution sous une base régionale. L’intérêt d’une telle approche est que les pays de la région ont des enjeux communs. Autour du bassin du Congo, ce sont 10 pays qui doivent se concerter pour protéger la forêt. Ainsi, avec des pays voisins travaillant de concert, c’est plus d’experts, plus d’idées échangées et plus d’efficacité. Une autre idée émergente de cette réunion est de bâtir un groupe francophone au sein des Nations Unies. L’idée est cocasse mais intéressante.
Deuxième semaine, arrivée des chefs d’État, ministres et secrétaires d’État ; les négociations se font pour les fins gourmets. À cet arrivage massif des Grands de ce monde, la Francophonie prend le pas et décide d’organiser un diner ministériel. Au menu, des discours de dirigeants et d’experts, avec en dessert des échanges de nouveaux projets. Le but de ce festin est le partage de connaissances entre et avec les dirigeants qui ont l’une des clés pour permettre un avenir meilleur, responsable et durable.
Une action renforcée
Ce travail de la Francophonie est tout a fait honorable et apprécié de la part des négociateurs et dirigeants. Toutefois, beaucoup ont demandé à la Francophonie d’avoir un rôle plus prononcé. Ces négociations sont très peu traduites en français, une des langues officielles de l’ONU. Pour certains, c’est le rôle de l’IFDD de dénoncer ce déséquilibre. Quoi qu’il en soit, les négociations se terminent et nous attendons avec impatience ce que les pays africains francophones vont réussir à négocier avec les pays développés.
Source: GaïaPresse
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