En décembre dernier, 195 pays adoptaient l’accord de Paris et s’engageaient à accroitre leurs initiatives en matière d’énergies renouvelables et d’efficacité énergétique afin de maintenir le réchauffement climatique en dessous de 2 degrés Celsius. Puisqu’il est scientifiquement démontré que les combustibles fossiles utilisés comme source d’énergie sont la cause principale du réchauffement global, la grande majorité des États reconnait désormais qu’il est primordial d’effectuer un virage domestique vers une économie faible en carbone[1]. Ainsi, sur les 189 pays ayant fait part de leur contribution nationale à la réduction des émissions de gaz à effet de serre global, plus de 147 mentionnent les énergies renouvelables dans leur plan national, et 167 mentionnent l’efficacité énergétique[2].
Un accroissement marqué des investissements dans les énergies renouvelables
Les investissements dans le secteur des énergies renouvelables ont également atteint des records historiques, alors que pour une sixième fois consécutive, ils ont surpassé les investissements nets faits dans le secteur des combustibles fossiles [3]. En excluant les projets hydroélectriques, les nouveaux investissements dans les énergies renouvelables étaient était de 285,9 milliards US$ en 2015, alors qu’ils étaient de 273 milliards US$ en 2014, ce qui représente une augmentation de 5%[4]. De plus, les investissements sont plus élevés dans les pays émergents ou en développement, comme la Chine, l’Inde et le Brésil, avec une augmentation de 19% entre 2014 et 2015, alors que les pays développés, ont vu leurs investissements diminués de 8% en 2015.
Ces nouveaux investissements permettent le développement des technologies et l’amélioration de l’efficacité énergétique qui sous-tendent l’intégration des énergies renouvelables, et ces avancés permettent elles-mêmes d’attirer de nouveaux investisseurs. Le nombre d’emplois dans le secteur des énergies renouvelables a également bondi. Grâce à ce cercle vertueux, certains groupes tels que Greenpeace sont convaincus que le monde peut atteindre 100% d’énergies renouvelables d’ici 2050[5].
D’autres groupes tels que l’Agence Internationale de l’Énergie (IEA) avancent pour leur part qu’une transition peut s’avérer plus complexe pour les pays qui n’ont pas accès à l’hydroélectricité et dont les énergies renouvelables ne pourraient pas être uniquement électrique, mais plutôt un mélange des différentes sources d’énergie, tel que la géothermie, l’éolien et le solaire, pour le chauffage et le refroidissement, ainsi que les biocarburants pour le transport.
L’importance des politiques publiques
Une étude réalisée par REN 21 (Renewable Energy Policy Network for the 21st Century) démontre que 173 pays se sont fixé des cibles en matière de politique publique sur les énergies renouvelables. Actuellement, 114 pays ont mis en place des politiques dans le secteur de l’électricité, ce qui couvre 87% de la population mondiale, 66 pays ont mis en place des politiques dans le secteur du chauffage et du refroidissement, couvrant 50% de la population mondiale et 21 pays ont des politiques pour le secteur du transport, couvrant 73% de la population mondiale[6].
Politiques publiques sur les énergies renouvelables en 2015, selon le secteur Secteur Nombre de pays Population couverte (%) Électricité 114 87% Chauffage et refroidissement 66 50% Transport 21 73%
Cette influence politique survient également à une échelle plus réduite, alors que le nombre de villes s’engageant à atteindre la cible de 100% renouvelable d’ici 2050, tous secteurs confondus, augmente rapidement. Vancouver, Rochester et San Diego comptent parmi ces villes.
Enfin, pour plusieurs pays, la CdP22 est l’occasion de réaffirmer, ou de faire des annonces importantes quant à leurs objectifs en matière d’énergies renouvelables.
[1] Climate Equity Reference Project, « Setting the path towards 1.5C : A civil society equity review of pre-2020 ambition », novembre 2016, p.8.
[2] REN 21, « Renewable 2016 : Global status report », 2016, p.31.
[3] Ibid.
[4] Ibid.
[5] Greenpeace, « energy r[e]volution », 2015, p.364.
[6] [6] REN 21, « Renewable 2016 : Global status report », 2016, p.31.
Source : GaïaPresse