La rédaction de GaíaPresse
Annoncée en grandes pompes le 27 juin, la Stratégie québécoise de l’eau 2018-2030 vise une meilleure protection de l’eau et la mise en place d’un réseau d’acteurs dans le domaine. Trois plans d’actions successifs permettront sa mise en œuvre grâce à un investissement de plus de 550 millions $. Le premier d’entre eux prévoit au cours des 5 prochaines années de sensibiliser le public, d’agir sur la protection et la restauration des milieux aquatiques, de renforcer le partage des connaissances dans le domaine, et d’améliorer la prévention et la gestion des risques liés à l’eau, comme les inondations.
Cette annonce est saluée par les organisations œuvrant dans le domaine de l’eau. « L’attente a été longue, mais nous avons enfin une stratégie réfléchie qui présente des objectifs clairs et des cibles précises avec un échéancier réaliste et un budget alloué pour atteindre toutes les cibles, souligne Alice-Anne Simard, directrice générale d’Eau Secours. Le gouvernement a réussi à présenter plus qu’un ramassis de bonnes intentions : le Québec a dorénavant une feuille de route qui lui permettra de protéger ce bien commun qu’est l’eau ».
La création d’un Conseil québécois de l’eau est l’un des éléments phares de la Stratégie. Composé de citoyens, de scientifiques et de représentants d’organisations gouvernementales et non-gouvernementales, ce conseil a pour objectif de démocratiser la gestion de l’eau au Québec et regrouper toutes les parties prenantes.
Parmi ses orientations, la Stratégie prévoit également le renforcement de la gestion intégrée de l’eau pour l’ensemble du territoire du Québec. « La gestion intégrée de l’eau par bassin versant est l’un des piliers de la Stratégie, relève Caroline Brodeur, présidente du Regroupement des organismes de bassins versants du Québec (ROBVQ). Cette approche de gestion participative, adaptée aux réalités régionales et axée sur les engagements de tous les citoyens et acteurs de l’eau a fait ses preuves depuis 2002 ».
Seul bémol : « la capacité d’action du Ministère reste à renforcer, précise Alain Saladzius, président de la Fondation Rivières. Son personnel doit être doté de ressources adéquates, ses budgets doivent être alloués selon des priorités bien identifiées et les lois existantes doivent être appliquées ». En ce sens, Alice-Anne Simard se questionne : « Comment sera-t-il possible d’atteindre les cibles de protection de l’eau alors que les règlements sur les hydrocarbures publiés ce mois-ci pourraient permettre les forages pétroliers et gaziers dans la majorité des cours d’eau québécois? ».
Au-delà de ces lacunes, le succès de la Stratégie repose sur la sensibilisation et l’implication de tous, des citoyens aux représentants des institutions publiques. « La conservation de l’eau passe d’abord par des actions simples comme la conservation de notre environnement naturel, l’économie d’eau potable ou la valorisation de l’eau de pluie, souligne Antoine Verville directeur général du ROBVQ. Les enjeux soulevés par la Stratégie subissent tous les impacts des changements climatiques et nous devons collectivement nous préparer à y faire face ».
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Crédit Photo: Andrea Schaffer sur Flickr