Du 18 au 21 septembre 2018, Halifax a accueilli les ministres de l’Environnement du G7 sous la présidence canadienne. La question des mesures à instaurer pour prévenir et gérer la pollution plastique qui détruit les écosystèmes marins était à l’ordre du jour. Cette rencontre a été l’occasion de promouvoir la « charte sur les plastiques dans les océans » [i]qui a été initiée par le Canada, signée au mois de juin 2018 par la France, l’Allemagne, l’Italie et le Royaume-Uni, mais rejetée par le Japon et les États-Unis. Celle-ci sera prochainement déposée à l’Assemblée générale des Nations Unies. Les stratégies et intentions nées de cette rencontre sont présentées dans un compte-rendu qui rapporte que « les ministres ont aussi insisté sur le fait que la transition vers une économie circulaire permettra en outre de s’attaquer au défi des déchets marins. À cet égard, l’absolue nécessité de s’attaquer aux déchets de plastique en gérant la production de cette matière tout au long de son cycle de vie est ressortie clairement en commençant au stade de la conception ».[ii]
En marge de la réunion ministérielle du G7, Le gouvernement fédéral canadien a annoncé sa volonté d’investir 12 millions de dollars dans le développement de technologies conçues pour stopper le déversement épidémique de plastique dans les océans.
Hasard du calendrier, l’initiative citoyenne du « Grand nettoyage des rivages canadiens » a fêté son 25e anniversaire à la même période. Le 15 septembre 2018, des milliers de bénévoles se sont organisé pour ramasser les déchets qui submergent les berges et les rivages sur tout le territoire canadien. Le bilan de cette initiative est impressionnant : depuis 25 ans, elle a permis de ramasser 715497 sacs de plastique, 773353 bouchons et couvercles. 625747 bouteilles, 299560 pailles et bâtons à café et 4.25 millions de mégots de cigarettes.
Là où l’action citoyenne est reconnue et saluée pour son impact concret sur la gestion post-catastrophe de la pollution des écosystèmes marins, Ottawa est critiqué pour son engagement frileux sur l’usage du plastique. L’ONU l’a d’ailleurs sanctionné en l’excluant de la liste des 50 pays identifiés comme des exemples pour leurs mesures nationales concrètes sur les plastiques et la mousse de polystyrène. La rencontre ministérielle du G7 donne à espérer que le Canada va passer de l’intention à l’action, du pansement au vaccin.
Rappelons que d’après ONU Environnement, on estime à plus de 8 millions de tonnes la quantité annuelle de déchets d’origine plastique jetée dans les océans et le coût des dommages infligés aux écosystèmes marins qui en découlent avoisinerait les 8 milliards de dollars.[iii]
[i] Chartre sur les plastiques dans les océans
[ii] Communiqué de de la rencontre ministérielle du G7 – Halifax (Canada) - 20 septembre 2018
[iii] Communiqué de ONU Environnement – 23 février 2017