L’adaptation aux changements climatiques coûte cher aux grandes villes du Québec, et la facture ne cessera d’augmenter au cours des prochaines années. Tel est le principal constat d’une étude inédite réalisée par le Groupe AGÉCO, avec la participation d’Ouranos, pour le compte du Caucus des grandes villes de l’Union des municipalités du Québec (UMQ).
Ainsi, les auteurs de l’étude estiment que dans un horizon de cinq ans, les coûts liés à l’adaptation aux changements climatiques pourraient atteindre 2 milliards $ pour les 10 grandes villes du Québec, et même le double pour l’ensemble des municipalités du Québec.
« Pour la première fois au Canada, une étude sérieuse et indépendante dresse un portrait juste de la situation de certaines municipalités quant à leur résilience et aux coûts qu’engendre leur adaptation aux changements climatiques. On le sait et nous l’avons malheureusement vécu au cours des dernières années à Gatineau, les municipalités sont en première ligne quand il est question des changements climatiques. Elles sont les premières impactées sur leurs territoires et les premières à répondre aux besoins de leur population sur le sujet. Il y a donc urgence d’agir et cette étude nous permettra de planifier de façon plus stratégique nos mesures de résilience », a déclaré le président du Caucus des grandes villes et maire de Gatineau, monsieur Maxime Pedneaud-Jobin.
Compte tenu de leur importance dans les efforts d’adaptation, l’étude a évalué les coûts de quatre types de projets en lien avec la résilience des municipalités. Ceux-ci sont particulièrement associés à la gestion de l’eau potable et des eaux pluviales et aux ilots de chaleur : approvisionnement en eau potable et gestion des prises d’eau ; capacité du système d’égout et de traitement des eaux ; verdissement et aménagement d’infrastructures vertes ; réfection des chaussées et du bâti.
« Bien que cette étude ait évalué les impacts pour les grandes villes, ce sont toutes les municipalités, peu importe leur taille, qui en subissent les conséquences et qui doivent s’adapter. Pourtant, celles-ci ne disposent pas des ressources financières suffisantes pour y faire face, et comme le constate l’étude, les programmes de financement existants sont souvent inadaptés et difficilement accessibles. Il y aurait alors lieu d’évaluer les options pour corriger la situation, en instaurant par exemple un guichet unique pour les programmes relatifs à la résilience climatique, en mettant en place une table permettant des échanges directs entre les gouvernements de proximité et le gouvernement fédéral, ou encore en facilitant la relation entre les gouvernements fédéral et provinciaux dans l’administration des fonds. À quelques mois des prochaines élections fédérales, nous invitons les chefs des principaux partis politiques à présenter leurs propositions en ce sens », a ajouté le président de l’UMQ et maire de Drummondville, monsieur Alexandre Cusson.
La publication de cette nouvelle étude est survenue à la veille du Sommet municipal – Résilience Climat, qui s’est tenu le 21 mars 2019 à Gatineau, qui a réuni plus de 250 élues, élus et gestionnaires municipaux, experts et partenaires de partout au Québec. Le rendez-vous a permis de faire le point sur le rôle, les responsabilités et les défis des gouvernements de proximité en matière d’adaptation et de préparation face aux impacts des changements climatiques, en se basant sur les meilleures pratiques établies et les leçons apprises par les municipalités ayant déjà eu à y faire face.
Un sommaire exécutif avec les faits saillants de l’étude est disponible sur le site Web de l’UMQ.
(Source : Union des municipalités du Québec)
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