Le changement de la perception des migrantes et migrants haïtiens en République Dominicaine passe par l'amélioration de la performance économique et sociale d'Haïti, c'est-a-dire des actions concrètes de développement soutenu sur le plan interne, souligne le spécialiste en migration internationale, Osée Olibri, lors d'une conférence-débats organisée, le jeudi 12 juillet 2012, par le Centre pont d'Haïti (En créole : Sant Pon Ayiti).
" L'amélioration de la performance économique et sociale d'Haïti peut permettre le développement d'une perception tout-à-fait différente des nationaux dominicains par rapport aux Haïtiens qui viennent en République Dominicaine ", indique ce chef du département d'anthropologie et de sociologie à la faculté d'ethnologie de l'université d'État d'Haïti (Ueh).
Au niveau économique et social, l'amélioration de la performance d'Haïti exige un changement de paradigme, permettant de mobiliser des ressources qui prennent en compte la capacité de développement de stratégies pour la conquête de certains espaces de pouvoir [sur la frontière haitiano-dominicaine], précise t-il.
Le poids historique d'Haïti et de la République Dominicaine pèserait très lourd sur la question de la migration entre les deux peuples.
" Les contentieux existant entre ces deux peuples font que leur relation devient spéciale dans les Caraïbes ", reconnait Olibri, évoquant, comme principale cause, l'ancienne occupation du territoire dominicain par Haïti qui, selon lui, est confrontée actuellement à de grands problèmes économiques et sociaux.
De1822 à 1844, la République Dominicaine fut occupée militairement par Haïti sous le gouvernement de Jean-Pierre Boyer.
" Il faut vider ces contentieux ", suggère le spécialiste qui appelle à la mise en place d'une véritable politique de migration pour un meilleur traitement des Haïtiens dans les terres d'accueil.
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