Quatre ans après le tremblement de terre du 12 janvier 2010, qui a détruit le centre économique et administratif d'Haïti, la capitale Port-au-Prince, et plusieurs autres communes, le pays a connu des avancées significatives en aménagement du territoire.
Mais, il ne peut toujours pas faire face à des phénomènes de l'ampleur du désastre enregistré en 2010, selon les informations obtenues par l'agence en ligne AlterPresse.
" La carte existe, les ingénieurs ont la formation, mais il faudrait, quelque part, que les mairies puissent intervenir pour contrôler. On n'a pas encore les outils pour cela. Alors que tout est là (les normes de construction, le zonage), il faut l'institution de contrôle, qui n'existe pas encore ", explique à AlterPresse Michèle Oriol, directrice de la Commission interministérielle pour l'aménagement du territoire (Ciat).
L'outil, dont dispose les mairies légalement pour faire ce contrôle, reste le permis de construire.
Cependant, les mairies n'ont pas le personnel rodé pour agir contre des citoyennes et citoyens qui ne respecteraient pas les normes de construction établies, relève Oriol.
Un long chemin avant un relèvement durable
" Le tremblement de terre a surpris, dans un contexte où les plans n'existaient pas, où les institutions n'avaient pas les moyens de gérer déjà la vie quotidienne de la ville, voire de gérer une catastrophe aussi grave que le tremblement de terre ", rappelle Michèle Oriol.
Constructions anarchiques, surpopulation... le tremblement de terre a trouvé un terrain propice pour tisser un drame gigantesque.
Les réactions politiques trop lentes l'ont aidé. La plupart des personnes, qui ont quitté Port-au-Prince après le 12 janvier 2010, étaient déjà revenues, six mois plus tard, dans la capitale haïtienne.
46% de la population urbaine du pays vit dans les 6 communes de la zone métropolitaine de Port-au-Prince, selon la plus récente enquête de l'Institut haïtien de statistiques et d'informatique (Ihsi) dont les résultats ont été rendus publics en 2013.
Quatre ans après le 12 janvier 2010, " Port-au-Prince n'a pas de plan d'urbanisme. Il n'y a pas de politique de la ville. Du moins, il n'y en pas un qui soit adopté, ni même un processus légal ", constate Michèle Oriol.
" Très complexe, la gestion d'une ville ou d'un territoire demande des institutions fortes ainsi que des investissements ".
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