mardi 20 juin 2006



P-au-P, 20 juin 06 [AlterPresse] --- La question de l’identité culturelle des Haïtiens était au centre des débats lundi soir (19 juin 2006) à l’occasion d’une conférence à l’Institut Français d’Haïti, a constaté l’agence en ligne AlterPresse.

Le conférencier du jour, le français Simon N’Jami, invite les Haïtiens à être eux-mêmes en se dotant d’un « nous » collectif. Selon lui, l’important c’est de savoir comment fabriquer le "nous" haïtien.

« Dormir sur le fait d’avoir été la première République nègre, ce n’est pas suffisant », estime-t-il, tout en rappelant que les fondateurs de la nation haïtienne furent de souches africaines.

Co-fondateur et Rédacteur en chef de Revue Noire, Simon N’Jami se trouve en Haïti dans le cadre du quatrième Forum Transculturel d’Art Contemporain qui se déroule à Port-au-Prince du 15 au 30 juin 2006.

Son intervention à l’Institut Français d’Haïti a impressionné l’assistance qui croit important pour tous les Haïtiens de revenir aux sources.

Un jeune participant s’en est particulièrement pris à ceux-là qui utilisent la religion [coome une drogue] pour faire oublier au peuple haïtien son identité [et ses racines culturelles].

« Même après la classe de philosophie, le petit Haïtien ne sait pas exactement ce qu’est un vèvè [NDLR : symbole fondamental dans le vodou haïtien]. Avec la religion, ils ont coupé tous nos arbres pour nous donner du protestantisme, de l’adventisme, du pentecôtisme, entre autres », dénonce-t-il.

Ernst Alcéus est, quant à lui, un étudiant finissant en communication sociale. Il salue le courage du conférencier à expliquer la réalité sans aucune restriction.

Pour Alcéus, qui révèle avoir visité la Tour Eiffel en France et découvert toutes les beautés parisiennes, un fait est certain, le contraste est partout et ailleurs. La misère n’existe pas seulement en Haïti, elle est partout dans le monde.

Ernst Alcéus attire aussi l’attention sur la division qui déchire le tissu social haïtien.

« En Haïti, c’est très bizarre de dire qu’une personne ressemble à une autre », souligne-t-il, tout en indiquant qu’une personne vivant dans un quartier aisé ne va pas s’identifier aux gens de Cité Soleil (grande agglomération populaire à la sortie nord de Port-au-Prince). [do rc apr 20/06/2006 12 :00]