L’initiative a été portée par les femmes journalistes membres du syndicat national des journalistes du Cameroun. A travers une campagne baptisée « Your Voice’s count », les dames de cette corporation ont porté haut les maux qui minent la gente féminine exerçant dans le domaine du journalisme. « Nous voulons être reconnu à notre juste valeur, évalué selon nos compétences et non parce que nous sommes des femmes » clamait Annie Payep, coordinatrice de cette campagne qui a eu pour prétexte la célébration de la 36e Journée Internationale de la Femme.
Cette action de sensibilisation et de revendication a eu la particularité d’unir la gente féminine et la gente masculine autour de la défense d’une même cause notamment la plaidoirie pour une justice, une équité et une égalité entre les praticiens du journalisme dans ce pays considéré comme la locomotive de la sous-région Afrique Centrale. Concrètement, la campagne Your Voice’s count avait pour objectif principal « de permettre aux femmes journalistes de donner de la voix pour mettre en exergue les défis qu’elles affrontent au quotidien dans leur profession en tant que femmes » rapportait sa coordinatrice. Ces dames dénoncent les traitements discriminatoires dont elles sont souvent victimes au sein des différentes rédactions dans lesquelles elles exercent. Elles espèrent par le biais de cette initiative attirer l’attention du public, des décideurs et des patrons de médias sur les frustrations qu’elles endurent et injustices vécues au quotidien du fait de leur appartenance au genre féminin ; le but ultime consistant à adresser un plaidoyer à ces promoteurs et autres acteurs de la chaîne de responsabilité pour une prise en considération réelle du facteur genre et une revalorisation du traitement accordé à la gente féminine en particulier et même au personnel des médias en général.
Halte à la discrimination…
Pour Annie Payep, il est plus que jamais temps d’accorder à la femme, la place qu’elle mérite « tant qu’elle est compétente ». Cela passe entre autres par l’abolition des inégalités salariales dont elle est victime. « La Femme journaliste mérite d’être rémunérée à sa juste valeur. Stop à la discrimination salariale » revendique, Linda Ndedi, journaliste pour le compte du média privé Afrique Media. Les femmes journalistes dénoncent le traitement salarial inégalitaire qu’elles subissent. Pour les mêmes fonctions et les mêmes missions, il est inexplicable que les hommes soient plus rémunérés que les femmes, s’offusquent-elles. Ces professionnelles des médias perçoivent également mal certaines répartitions « injustes » des tâches au sein de certaines rédactions. En effet, dénoncent-elles des responsables de rédaction ont très souvent tendance à accorder des sujets plus pertinents au traitement par des hommes. Ce qui traduirait une véritable sous-estimation de la compétence de la gente féminine. « Nous voulons juste une représentativité équitable au niveau de la répartition des tâches, des rémunérations salariales, une meilleure prise en compte du facteur genre au sein des rédactions» plaide Annie Payep.
Bien que très déterminées, les professionnelles des médias restent conscientes que leur quête n’aboutira pas de si tôt. Il s’agit d’un combat de longue haleine.
11/12/24 à 13h46 GMT