A l'occasion de la célébration du 60e anniversaire de la Déclaration universelle des droits humains, l'ambassade de France et la Délégation de la Commission de l'Union européenne ont organisé à Bamako une conférence-débat sur l'évolution de la législation en matière des droits des femmes au Mali et son impact sur le statut des Maliennes. Chacune des intervenantes a passé en revue l'évolution de la législation du pays, du droit coutumier à la loi nationale, pour conclure sur un état des lieux plutôt réservé sur les droits des Maliennes et l'urgence de l'adoption du nouveau code de la famille.
Bien qu'ayant ratifié plusieurs textes comme la convention pour la répression de la traite des êtres humains et l'exploitation de la prostitution d'autrui, le pacte international relatif aux droits civils et politiques, la convention sur l'élimination de toutes les formes de discriminations à l'égard des femmes, le Mali compte peu de progrès en matière de droits des femmes, sauf peut-être au niveau de la scolarisation des petites filles puisque, dans l'enseignement secondaire et supérieur, l'éducation des filles régresse. Les Maliennes continuent de nourrir la main d'oeuvre gratuite pour les travaux champêtres et ménagers, sont victimes d'exploitation sexuelle, ou autres violences, comme l'excision, mais aussi les coups et blessures, toutes impunies. Par ailleurs, les acquis juridiques demeurent faibles. Aussi, par exemple, l'application de l'égalité des chances, inscrite dans les textes de la Fonction publique, ne se traduit pas dans la réalité. L'adoption du nouveau code de la famille est bloquée depuis 2002 et devient une urgence.
Néanmoins, des associations de défenses des droits des femmes se mobilisent et obtiennent quelques résultats. Aussi, des Maliennes sont présentes au Parlement, au sein des collectivités décentralisées, des institutions de la République. Elles dirigent certaines ambassades et occupent des postes ministériels.
source : Mariam A. Traoré, l'Essor n°16342 du 12-12-2008
17/10/24 à 09h35 GMT