Stéphane POUFFARY, ENERGIES 2050
L'Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) avec le concours de son organisme subsidiaire l'Institut de l'Energie et de l'Environnement de la Francophonie (IEPF) organise les 6 et 7 février à Lyon (France) un Séminaire sur la transition énergétique. Ce séminaire s'inscrit en marge du Forum international Rio+20 que l'OIF organise les 8 et 9 février 2012 à Lyon pour préparer la Conférence des Nations unies sur le développement durable - RIO+20 qui se déroulera en juin 2012 à Rio de Janeiro au Brésil.
ENERGIES 2050 est associé à l'organisation de cette manifestation qui vise à permettre aux acteurs francophones intéressés par les questions énergétiques d'échanger sur de nouvelles approches autour de la " transition énergétique " dans un contexte mondial dominé par la raréfaction des ressources énergétiques fossiles, la lutte contre les changements climatiques, les difficultés d'accès à l'énergie notamment dans les pays en développement et les débats autour des différentes sources d'énergies.
" Les questions énergétiques sont au coeur des préoccupations de la communauté internationale, et cela qu'il s'agisse des pays exportateurs ou importateurs. Dans un contexte mondial d'augmentation significative et permanente de la demande, dans la perspective inévitable de l'épuisement à plus ou moins long terme des énergies fossiles - et compte tenu de la hausse tendancielle de leur prix - les questions d'indépendance et de facture énergétique ont été propulsées aux sommets des agendas politiques. A ces éléments de contexte, il convient d'associer les préoccupations climatiques qui occupent également le devant de la scène et qui ne devraient malheureusement plus la quitter avant longtemps. Les risques se traduisent de plus en plus en faits et les derniers événements internationaux appellent à une mobilisation générale qu'il ne devrait plus être question de négocier. Enfin, quelque puisse être le régime climatique qui sera mis en place dans les prochaines années, tout plaide avec la plus grande urgence en faveur d'un développement économique résolument sobre en énergie et à faible teneur en gaz à effet de serre (GES).
L'énergie et les usages que l'on en fait se retrouvent à la croisée de ces différents enjeux et chaque pays se doit de s'interroger sur ses pratiques. La question est complexe car il s'agit d'accompagner le développement économique et social tout en limitant la dépendance énergétique et en promouvant une économie sobre en carbone, respectueuse de l'environnement et des ressources naturelles. Pour les pays importateurs il s'agit également de diminuer la contrainte et pour les exportateurs de maintenir les revenus associés à la vente d'énergie. Enfin, il faut également prendre en compte la croissance démographique et les inévitables conséquences énergétiques associées tout en gardant à l'esprit les questions d'adaptation et de résilience climatiques qui interpellent nos modes de production et de consommation.
Dans ce contexte, la maîtrise de la demande en énergie prend plus que jamais tout son sens. Pour ce qui concerne la demande, il s'agit très clairement d'infléchir la tendance à la baisse en encourageant l'utilisation rationnelle de l'énergie (URE) c'est-à-dire en développant la sobriété et l'efficacité énergétique. Du côté de l'offre, il convient de développer de manière significative et pérenne les énergies renouvelables (ER).
Parler du changement climatique ou de l'énergie sans les replacer dans le contexte de la croissance démographique, du développement économique et social, de la question des ressources naturelles, de la protection de l'environnement, de l'agriculture et de nos modes alimentaires, des impacts sur la santé, des bâtiments dans lesquels nous vivons, des modes de transports, de l'urbanisation ou encore de nos modes de consommation ne peut être que réducteur. Dans le même esprit, cette liste n'a pas de sens si nous ne nous intéressons pas non plus à la vision que chacun d'entre nous a du monde dans lequel nous vivons. C'est pourquoi, il est important de comprendre le processus de construction de notre identité collective et la manière dont nous nous approprions une décision qui peut entraîner de profonds changements dans nos modes de vie. Cela est d'autant plus vrai pour les décisions qui font référence à des problématiques globales telles que la lutte contre le changement climatique ou l'accès à l'énergie. Ceci sans compter que chacun d'entre nous ne tirera pas systématiquement un bénéfice personnel direct des actions à mettre en place.
La question énergétique forte des contraintes mais aussi des opportunités qu'elle porte en elle interpelle nos modes de production mais aussi de consommation de l'énergie.
Dans tous les cas, la solution ne pourra être simplement une question de connaissance, de méthodes ou d'outils et elle ne pourra en aucun cas être uniquement politique, économique, technologique ou encore sociale. La transition énergétique plaide pour une approche radicalement différente de notre rapport à l'énergie et en ce sens il s'agit d'une véritable transformation de nos sociétés. " (ENERGIES 2050)
Une synthèse complète des débats sera réalisée et sera disponible sur le site de l'IEPF ainsi que sur le site d'ENERGIES 2050.
[FFPR2012]