Les médias, rappelle-t-on, constituent des relais à travers lesquels les données objectives du fonctionnement des institutions scolaires et universitaires peuvent être appréciées, grâce aux différents genres rédactionnels comme les articles de fond, les interviews, les reportages, les enquêtes etc. Ils représentent la grille de lecture des performances de ces institutions par rapport à leur véritable rôle. C’est à ce titre qu’ils ont acquis leur statut de quatrième pouvoir. Plus que jamais, leur contribution à la promotion de l’Ecole nouvelle nous semble déterminante. Comment développer aujourd’hui un nouveau partenariat avec nos médias ?
Si le rôle classique des médias qui est de susciter des débats est un principe acquis et admis par tous, il se pose au Cameroun le problème du contenu des articles publiés dans nos journaux et des émissions diffusées dans notre radio et notre télévision nationales. La plupart d’entre eux sont écrits et réalisés sans concertation avec les principaux partenaires que sont les enseignants. Pire encore, ces articles et émissions pointent un doigt accusateur sur l’enseignant présenté constamment comme le responsable des maux qui minent l’Ecole.
Cette perception des problèmes de l’Ecole doit évoluer vers une nouvelle approche basée sur la collaboration enseignant-journaliste, éducateur-communicateur pour une participation plus active à l’avènement de l’Ecole Nouvelle. En tant qu’institution, l’école doit refléter l’image de sa société. Son but est de mouler le type d’homme dont la société a besoin. Mais cette incontournable référence à ses sources ne doit pas couper l’Ecole de ses fondements humanistes. C’est que l’Ecole doit transcender les simples motivations sociales pour établir des connections objectives avec les valeurs universelles du savoir. C’est un instrument dont le fonctionnement n’obéit plus aux limites micro sociales, mais doit répondre permanemment à l’appel du logos. Notre société ne doit plus rester passive face à l’évolution de la science. Elle doit prendre part à la formulation théorique des mécanismes qui régissent le monde. Autrement dit, elle doit contribuer à la constitution du savoir universel.
Devant ces défis à relever par notre école, les médias doivent susciter le débat sur les performances de notre système éducatif par rapport à l’évolution de la connaissance. Ils s’impliqueraient par exemple dans le fonctionnement de notre système éducatif, sa gestion, le contenu des programmes, la condition de l’enseignant.
Il est évident que les médias ne peuvent objectivement appréhender ces données sans le concours des enseignants. Ceux-ci doivent par leur disponibilité aider les journalistes à mieux approfondir leur connaissance des problèmes de l’école. Il suffit pour cela que les uns et les autres collaborent franchement. La réussite de cette collaboration nécessite absolument au niveau de la radio et de la télévision la révision de la grille des programmes des émissions, et au niveau de la presse écrite la création et l’animation des rubriques spéciales pour accorder une place de choix aux problèmes de l’éducation. Elle implique aussi et surtout la formation des journalistes dans le domaine de l’Ecole. Les institutions de l’Education comme l’UNESCO pourront apporter leur appui dans la spécialisation des communicateurs à qui elles fourniront toute la documentation appropriée.
01/10/24 à 07h35 GMT