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Le Comité exécutif de la Confédération européenne des syndicats se prononce pour une division par quatre des émissions de gaz à effet de serre de l’UE



  • Dans une résolution adoptée le 18 octobre dernier, le Comité exécutif de la Confédération européenne des syndicats (CES) demande le renforcement du protocole de Kyoto après 2012 et l’ouverture d’un dialogue social européen tripartite sur le changement climatique.
    L’Union européenne (UE) doit fixer dès maintenant les orientations à long terme pour sa politique climatique afin de sécuriser les investissements dans les technologies et les sources d’énergie sobres en carbone et d’infléchir significativement les comportements individuels. La CES appelle la Commission et les Etats membres à s’accorder sur des objectifs contraignants pour la réduction des émissions de l’UE, de l’ordre de 25% en 2020 et 75% en 2050 par rapport aux niveaux de 1990, et ceci sans attendre l’issue des négociations internationales sur le post-Kyoto.

    Consciente de l’ampleur des efforts à réaliser, la CES souligne que l’implication des travailleurs sera déterminante. Le niveau d’acceptation des mesures nécessaires dépendra dans une large mesure de la prise en compte des impacts sociaux, positifs et négatifs, et de leur traitement équitable. La CES plaide pour que, dans toute l’Union européenne, de nouveaux droits d’information et de consultation sur les questions d’environnement soient accordés aux représentants des travailleurs dans les entreprises. « L’étude que nous menons actuellement confirme que la lutte contre le changement climatique recèle d’importantes opportunités positives pour l’emploi qu’il s’agit d’exploiter. D’un autre côté, on doit aussi s’attendre à des mutations sectorielles qui pourraient être douloureuses si elles n’étaient pas anticipées et gérées correctement », déclare John Monks, secrétaire général de la CES.

    Par conséquent, la CES réclame la mise en place d’une plateforme européenne pour le dialogue tripartite sur le changement climatique, réunissant les partenaires sociaux européens et les directions générales de la Commission concernées. L’objectif de cette plateforme serait de prévenir les effets sociaux négatifs, en particulier ceux liés à l’emploi et à la compétitivité, et d’exploiter les avantages sociaux qui pourraient résulter de la mise en œuvre des politiques climatiques.

    La future politique climatique doit également répartir les efforts entre les secteurs économiques sur une base plus équitable. Les secteurs domestiques (transport, tertiaire, résidentiel), peu exposés à la concurrence internationale et gros émetteurs de gaz à effet de serre, doivent être mis davantage à contribution, estime la CES. La résolution de la CES formule des recommandations détaillée dans ce sens.

    La CES dénonce en particulier le manque d’ambition de l’Union européenne dans le domaine des transports. Elle appelle à une stratégie coordonnée au niveau européen pour des transports durables, qui vise à transférer le trafic de la route et de l’avion vers les moyens de transport moins générateurs de gaz à effet de serre et le développement des transports inter-modaux, tout en améliorant les conditions de travail dans le secteur du transport routier. Une telle stratégie doit inclure la mise en place d’un cadre européen pour la tarification de l’usage des infrastructures de transport, afin d’internaliser les coûts externes sociaux et environnementaux des différents modes de transport, et une législation européenne limitant les émissions de CO2 des véhicules neufs à 120 g/km en moyenne en 2012.
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