Produire la Banane Durable, c'est aussi valoriser les bananes qui ne remplissent pas les critères de commercialisation. La filière Banane de Guadeloupe & Martinique développe leur utilisation dans l'alimentation animale pour agir concrètement sur la réduction et le recyclage des déchets organiques, un enjeu important pour une production durable.
TOUT EST BON DANS LA BANANE...
Pour pouvoir être commercialisée, la Banane de Guadeloupe & Martinique doit répondre à des critères de qualité requis (calibre, longueur, poids, aspect visuel, absence de meurtrissure...).
Les bananes qui n'y répondent pas constituent un " écart de triage " qui correspond à 15% environ de la production totale soit près de 39 000 tonnes sur les 300 000 tonnes produites par an. La filière valorise ces déchets soit en les transformant en compost riche en matière organique utilisable comme engrais naturel, soit en les destinant à l'alimentation du bétail local : porcs, bovins...
LES ANIMAUX AUSSI PEUVENT AVOIR LA BANANE !
Actuellement, le maïs représente la principale source d'énergie utilisée pour les aliments du bétail aux Antilles. Or, il est importé de divers pays en fonction du marché. Afin de gagner en indépendance en utilisant des ressources locales, les producteurs d'aliments du bétail Grands Moulins des Antilles et les producteurs de Bananes de Guadeloupe & Martinique se sont associés pour valoriser ces " écarts de triage ". D'autant que les bananes vertes présentent des qualités nutritionnelles intéressantes grâce à leur forte teneur en amidon, source importante d'énergie, mais aussi leur richesse en vitamines (C, B6) et minéraux (potassium, magnésium).
Focus sur les recherches de l'INRA
Comme les autres fruits, la banane contient une forte teneur en eau (75 à 80%) qui dilue ses qualités nutritionnelles. Le séchage permet de concentrer sa valeur nutritionnelle sous la forme de farine et de la multiplier par 4 ou 5. Pour valoriser cette ressource locale, les producteurs de bananes de Guadeloupe en collaboration avec les Grands Moulins des Antilles ont sollicité l'expertise du Centre Antilles Guyane de l'INRA. L'objectif est non seulement d'étudier l'influence du stade de récolte et des conditions de séchage de la banane respectant le mieux ses qualités nutritionnelles, mais encore de déterminer les modalités d'utilisation optimales pour l'alimentation des animaux d'élevage. Ainsi, l'INRA a lancé une série d'études pour adapter au mieux la part de la banane dans l'alimentation des animaux en fonction de leurs besoins.
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