Dans le cadre de la présidence française de l'Union Européenne, Nathalie KOSCIUSKO-MORIZET, secrétaire d'Etat à l'Ecologie, s'est rendue à la réunion des 27 directeurs de la protection de la nature de l'Union européenne programmée, les 29 et 30 septembre, au Château de Chambord. Comment et par quels moyens obtenir une meilleure intégration de la protection de la biodiversité dans les négociations internationales sur le climat et l'énergie, telle est la problématique qui a nourri l'ensemble des discussions.
Le volet conservation du patrimoine naturel a trop longtemps occupé un strapontin dans les politiques de lutte contre le changement climatique. Or, il s'impose aujourd'hui comme une arme essentielle pour atteindre les objectifs internationaux de réduction de gaz à effet de serre. " Il s'agit désormais d'assurer les meilleures synergies possibles entre lutte contre le changement climatique et préservation de la biodiversité, notamment dans l'élaboration des nouveaux outils et des dispositions post-Kyoto " a souligné Nathalie KOSCIUSKO-MORIZET.
La lutte contre le changement climatique est globalement favorable à la biodiversité. Cependant, certains mécanismes du protocole de Kyoto ont eu des impacts négatifs à court terme. A titre d'exemples, on peut citer : la mise en place de puits de carbone en plantations mono spécifiques d'espèces allochtones (Eucalyptus, Acacias...) ou encore le développement d'énergies renouvelables via le défrichement et les systèmes agraires liés aux agro carburants. Par ailleurs, les conséquences biologiques des solutions proposées en géo-ingénierie sont largement inconnues à ce jour.
Les pistes d'amélioration à approfondir concernent notamment une meilleure prise en compte de la biodiversité dans les mécanismes de développement propre, dans la mise en place des puits de carbone, la mise en oeuvre des mécanismes de préservation des forêts et de financement de la déforestation évitée, le suivi et le financement pour éviter le changement d'affectation des terres, notamment les prairies et les zones humides, riche en biodiversité et en carbone stocké, et enfin la certification des produits forestiers.
Enfin, les directeurs ont rappelé que la mise en place des réseaux écologiques constitue une mesure essentielle d'adaptation aux changements globaux, tandis que la conservation des ressources génétiques agricoles et le suivi scientifique des écosystèmes sont des composantes essentielles de cette meilleure articulation.
Au niveau européen et au niveau international, le groupe de travail mis en place par la Convention pour la Diversité Biologique sur la biodiversité et le changement climatique, en lien avec le protocole de Kyoto, doit proposer des solutions concrètes. Un épisode à suivre, début octobre prochain, lors du 4ème congrès mondial de la Nature organisé à Barcelone par l'Union Mondiale pour la Nature.
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