Le 1er octobre 2008 a eu lieu la présentation des résultats France du "Carbon Disclosure Project" (CDP), enquête évaluant annuellement la réactivité des grandes entreprises face aux enjeux liés au changement climatique. Principal partenaire du CDP en France depuis 2005, AXA co-produit le rapport des entreprises du SBF 120 et co-organise la présentation des résultats de l'enquête.
L'enquête Carbon Disclosure Project évalue la perception des grandes entreprises mondiales à l'égard des défis soulevés par le changement climatique. Les résultats obtenus permettent également d'effectuer un classement des entreprises en fonction de la qualité de l'information fournie. Les 20 entreprises ayant les meilleurs scores se retrouvent dans le Carbon Disclosure Leadership Index (CDLI). Cet indice récompense la transparence et la pertinence de la communication des entreprises et non leurs performances en matière d'impact climatique.
Une communication plus forte des entreprises françaises sur leur stratégie carbone
Le taux de réponse de l'enquête CDP France progresse de 40% par rapport à 2006 pour atteindre 63% (56% en 2007 et 45% en 2006 - première édition).
Cependant, le taux de réponse varie selon les deux catégories d'entreprises définies par le CDP (entreprises fortement ou faiblement émettrices de GES). Le taux de réponse en 2008 pour les moins émettrices est de 58% (46% en 2007). Ce constat révèle que ces entreprises ont conscience de l'enjeu de communication mais les plus émettrices de GES, celles pour lesquelles l'enjeu est stratégique, ne sont encore que 76% (75% en 2007) à répondre au questionnaire.
Le changement climatique : juste équilibre entre risques et opportunités
En 2008, 95% des entreprises identifient au moins un type d'opportunités liées au changement climatique, une progression significative depuis les 65% de 2006. Cependant, 97% déclarent aussi identifier au moins un type de risque, confirmant ainsi la prise de conscience du risque, déjà très présente les années précédentes (79% en 2007 et 57% en 2006). Dans ces deux cas, les risques ou opportunités les plus souvent identifiés sont réglementaires ou dus à l'impact physique du changement climatique. Le risque carbone peut donc être perçu comme un risque et/ou une opportunité mais cette perception varie en fonction du secteur d'activité et de l'importance des émissions de GES.
De la mesure des émissions de gaz à effet de serre au plan de réduction
En 2008, on distingue une amélioration notable du taux de réponse relatif aux émissions de GES. Une majorité des entreprises a fourni des données quantitatives sur leurs émissions telles que définies par le " Greenhouse Gas Protocol " : 68% pour le domaine 1 (émissions directes), 59% pour
le domaine 2 (émissions indirectes liées aux achats d'électricité et de chaleur), à comparer aux 39% pour le domaine 3 (autres émissions indirectes, plus complexes à mesurer).
Les entreprises sont de plus en plus nombreuses à élaborer des plans de réduction de leurs émissions de GES, le taux passant de 37% en 2006 à 49% en 2008. L'examen des réponses à l'enquête du CDP montre que l'horizon de ces plans se situe majoritairement à court terme et que seulement huit entreprises, quatre fortement et quatre faiblement émettrices en GES, se fixent des objectifs au-delà de 2012.
L'importance de la gouvernance dans la mise en place des plans de réduction
Ces stratégies mises en oeuvre par les entreprises ont d'autant plus de chance d'aboutir que, pour 57% d'entre elles, la problématique du changement climatique relève directement de la responsabilité d'un ou de plusieurs membres du Comité Exécutif ou du Conseil d'Administration. L'analyse des résultats de l'enquête montre qu'indépendamment du volume d'émissions directes de GES de l'entreprise, plus la Direction Générale est impliquée, plus elle identifie des opportunités commerciales, et plus elle dialogue avec les pouvoirs publics.
Les secteurs les moins directement exposés sont les mieux classés dans le Carbon Disclosure Leadership Index (CDLI France)
Cinq entreprises issues de secteurs fortement émetteurs et quinze entreprises issues de secteurs faiblement émetteurs se distinguent par la transparence de leurs réponses.
Le CDLI regroupe les 20 entreprises les mieux classées en fonction de la qualité de l'information fournie, selon une méthodologie d'évaluation et de notation élaborée par le CDP. Cette année, les notes des 76 entreprises françaises ayant répondu s'échelonnent entre 2 et 88 sur 100, avec une moyenne de 51 sur 100. Tous secteurs confondus, quatre entreprises ont décroché une note supérieure à 80 sur 100 : LVMH (88), Carrefour (87), AXA (86) et Crédit Agricole (81). Ces quatre entreprises font partie des secteurs faiblement émetteurs ; les scores le plus élevés des entreprises les plus émettrices commencent à 73 avec Renault.
Il apparaît donc un décalage entre la qualité des réponses et les enjeux stratégiques des entreprises sous contrainte carbone.
Télécharger le rapport Rapport SBF 120 (1045 hits)
Site du Carbon Disclosure Project (884 hits)