L'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) et la Chaire développement durable de Sciences Po organisent le 18 juin 2013 un colloque sur le thème "L'expertise scientifique : dispositifs et nouveaux enjeux", à Paris (Sciences Po - Amphithéâtre Jean Moulin - 13, rue de l'Université - 75007 Paris).
Source : www.anses.fr :
Ce colloque est organisé autour de trois tables rondes :
- pluralité et transformation des dispositifs d'expertise;
- éthique et déontologie des acteurs de l'expertise;
- signaux faibles et gestion des alertes;
précédées d'une conférence invitée donnée (en anglais) par David Vogel, professeur de Sciences Politiques à l'Université de Californie, Berkeley et auteur de l'ouvrage publié fin 2012 "The Politics of Precaution: Regulating Health, Safety and Environmental Risks in Europe and the United States".
Problématique
Depuis les crises sanitaires et environnementales des années 1980-90, l'expertise scientifique occupe une place grandissante dans le processus d'élaboration de la décision publique. L'institutionnalisation et la professionnalisation de l'expertise scientifique, via notamment la création des agences de sécurité sanitaire, suffisent-elles à répondre aux attentes et exigences parfois contradictoires des décideurs ou des différents groupes d'intérêt présents dans la société ?
Malgré les progrès réalisés en matière de veille et de sécurité sanitaire, de nouvelles crises ou alertes viennent questionner l'efficacité et la crédibilité des dispositifs d'expertise et leur gouvernance. Elles entretiennent un climat de défiance potentiellement préjudiciable à l'innovation dont certains déploiements sont vivement contestés. La persistance, voire la multiplication, de controverses autour des questions de santé et d'environnement témoigne de tensions entre science académique et expertise scientifique, et de confrontations ou de juxtapositions entre des savoirs experts et des savoirs profanes qui conduisent à de véritables affrontements quant à la nature même des connaissances mobilisables, à leur mode de production, de contrôle et de validation en vue d'élaborer la prise de décision.
Face à la complexité des sujets à traiter et aux enjeux sociétaux associés, face aux incertitudes entourant les connaissances disponibles et aux exploitations dont elles font l'objet dans l'espace public, suffit-il de se prévaloir de l'autorité de la science pour arbitrer des choix difficiles ? Des évolutions sont en cours, en matière de transparence et de prévention des conflits d'intérêt, de démocratisation de l'expertise, de protection des lanceurs d'alerte, etc. Des dispositifs innovants sont proposés tant par la communauté scientifique que par les agences en charge de l'expertise, mais aussi des associations.Ces changements à l'oeuvre participent finalement d'une réflexion plus générale :
- quelles fonctions et responsabilités allouer aux dispositifs d'expertise scientifique et à leurs acteurs, face à des soupçons récurrents de subordination à des intérêts économiques et/ou politiques ?
- quelles modalités de leur organisation et de leur gouvernance sont essentielles pour qu'ils puissent assurer ces fonctions ?
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