Echos de la Plate-forme "Femmes pour la qualité de la vie" au Forum Global des ONG de Johannesburg.

Le 28 août s'est tenue la table ronde "Plate-forme Femmes pour la qualité de la vie : échanges et perspectives".

Le texte de la Plate-forme, évolutif, réunit les contributions préparatoires. Il est accessible sur Internet, où il est l'objet d'un forum de discussion.

Après la présentation de ce dispositif interactif d'expression, la table ronde a permis de recueillir des témoignages et des avis complémentaires.

La mondialisation crée un fossé entre les femmes rurales et les "intellectuelles" urbaines. Au Maroc, par exemple, les femmes rurales représentent le quart de la population. Elles font un dur travail, qui n'est ni payé, ni reconnu, et leurs conditions de vie n'évoluent pas de la même façon que celle des femmes ayant accès à la culture. Pour cette raison, il n'est pas juste de parler des femmes en général. Il faudrait accorder une attention spécifique – et un paragraphe du texte de la Plate-forme – aux femmes rurales.

Les femmes jouent un rôle particulier, dont les hommes ne prennent généralement pas la mesure. En Mauritanie, l'accès au crédit agricole est interdit aux femmes, du fait qu'elles n'ont pas de droit sur les terres. Et pourtant, elles ont une importance majeure dans la production agricole. Les projets de développement qui méconnaissent cet aspect sont voués à l'échec.

En Mauritanie encore, en cas de divorce, l'inégalité des droits entre les femmes et les hommes est lourde de répercussions. Le plus souvent, ce sont les femmes qui ont la garde des enfants mais elles rencontrent toutes les difficultés pour assumer leur responsabilité de chef de famille.

Face à ces constats, les femmes sont décidées à s'emparer des outils modernes de communication pour rompre l'isolement et se renforcer mutuellement : Internet, les radios communautaires…

Certains projets de coopération misent sur la micro-finance. Cela concerne au premier chef les femmes car elles s'impliquent volontiers dans toutes sortes d'activités de production. Mais elles se heurtent alors trop souvent à des tracasseries douanières et autres problèmes administratifs qui les visent directement.

Les participants au Forum global à Johannesburg se mobilisent pour définir un nouveau mode de développement. Un appel est lancé pour qu'à cette occasion on n'isole pas la question féminine en définissant seulement les problèmes et les possibilités pour les femmes, mais que l'on identifie de façon symétrique les problèmes rencontrés par les femmes et ceux rencontrés par les hommes, les possibilités offertes aux femmes et celles offertes aux hommes.

Les axes rural/urbain et Nord/Sud se sont rejoints sur les questions d'immigration. Nombreux sont les ruraux de pays du Sud poussés par la pauvreté à émigrer vers des villes du Nord. Qu'elles restent au pays quand leur mari émigre ou qu'elles le suivent, les femmes sont particulièrement touchées par les difficultés rencontrées par les migrants. Invitation a d'ailleurs été lancée aux participantes et participants pour prolonger les échanges sur ce thème samedi 31 août à la table ronde organisée par le FORIM "Immigration et développement durable".

Ici et maintenant, l'attention de l'assistance a été très précisément attirée sur les conditions de vie d'un groupe de femmes sud-africaines de la province la plus pauvre, installées depuis une semaine devant l'entrée du Forum global. Espérant vendre ici leur production artisanale mais n'ayant pas de quoi payer l'entrée, elles dorment dehors, par terre, sans abri et sans recours. Que ferons-nous pour les aider ? Promesse a été faite de chercher une solution à travers la Tente des femmes et le Collectif Jo'burg des ONG françaises.

Joignant le geste à l'annonce du Forum "Plate-forme des femmes" sur Internet, la table ronde s'est terminée par une séance d'initiation et de navigation à l'Internet Café.