Science, technologie et genre : rapport international
En 2007, l’Unesco publiait ce rapport sur l’impact des progrès de la science et de la technologie (S&T) sur notre vie quotidienne mais surtout sur les femmes et les enfants qui forment le gros du bataillon de milliard de personnes qui vivent dans la pauvreté. L’organisation émet l’hypothèse que la S&T est aujourd’hui vitale pour l’amélioration de la qualité de la vie et de la situation socio-économique et environnementale de tous les pays et qu’il est essentiel d’accroître la participation, la contribution et l’accès des femmes. La S&T peut offrir des sources d’énergie propres et renouvelables, et elle peut améliorer la santé et l’éducation, et aussi prédire et gérer les effets du changement climatique et de la biodiversité.
Pourtant, le plus souvent, les femmes ne sont pas représentées ou sont sous-représentées dans la politique de S&T. Elles sont peu nombreuses parmi le personnel de la science et de la technologie. Pour y remédier il faudrait renforcer et adopter des stratégies, des politiques, des programmes et des indicateurs qui soient ciblés sur l’accroissement de la participation des femmes (perspective de genre) à l’agenda de la recherche scientifique aux niveaux international, régional et national.
L’importance de l’éducation pour soutenir le développement humain durable et une meilleure qualité de la vie est indiscutable. Il est tout aussi indiscutable que dans la plupart des régions du monde, les femmes risquent plus que les hommes de n’avoir reçu aucune éducation ou qu’une éducation insuffisante, surtout dans le domaine de la science et de la technologie. Malgré des améliorations dans la scolarisation et le nombre croissant de filles comme de garçons dans le primaire et le secondaire, les disparités entre les sexes (au détriment des deux sexes) restent la règle dans le monde, et les tendances actuelles sont insuffisantes pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement. Toutefois, dans l’enseignement supérieur, les effectifs féminins ont connu une augmentation régulière et les femmes représentent aujourd’hui près de la moitié du nombre total d’étudiants du supérieur dans le monde.
Si beaucoup de femmes mènent des carrières réussies et gratifiantes dans divers domaines de la S&T, il reste encore d’énormes progrès à accomplir. Les filles ont moins de chances d’obtenir l’éducation nécessaire pour entreprendre une carrière dans la S&T, les femmes travaillant dans ce domaine sont souvent moins rémunérées que les hommes à qualifications égales, et elles sont régulièrement concentrées aux plus bas échelons du système scientifique. Il n’existe pas d’obstacle unique auquel on puisse imputer le fait que les femmes sont peu nombreuses dans la S&T et concentrées massivement dans les plus bas échelons. Pour les retenir, il faudrait leur offrir plus d’options, de moyens d’accès et de trajectoires, en leur proposant des arrangements de travail moins rigides (équilibre entre travail et vie).
Les chercheuses et les femmes scientifiques demeurent absentes des postes de responsabilité au plus haut niveau dans le monde entier. Des facteurs très divers peuvent expliquer ce phénomène, dont l’équilibre entre travail et vie, les schémas et les approches sexospécifiques de la productivité, et les critères de mesure des performances et de promotion. Que savons-nous réellement du type de science sur lequel travaillent les femmes ? Ou des types de recherches qu’elles mènent ?
Si le développement de la science et de la technologie se poursuit au même rythme que ces 50 dernières années, il sera nécessaire d’accroître sensiblement le nombre de personnes, hommes et femmes, qui se consacrent à l a recherche. Les statistiques relatives au genre constituent un domaine relativement nouveau qui chevauche tous les domaines traditionnels des statistiques, puisqu’il s’agit de décrire le progrès social sous l’angle de l’égalité des sexes. La demande des responsables de l ’élaboration des politiques et de la communauté internationale, qui auraient besoin de statistiques pertinentes et fiables, s’est énormément accrue ces dernières années, mais on manque encore de données officielles significatives sur la science, la technologie et le genre (STG). Il est donc prioritaire pour la communauté internationale d’aider les pays à améliorer leurs capacités, leur collecte de données et, par tant, leurs indicateurs de STG.
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