Madagascar : pour l’autonomisation et la valorisation des femmes
Comme tous les pays à travers le monde, Madagascar a célébré le 8 mars 2008, journée internationale des femmes, autour du thème « Femme leader, garante du développement du pays ».
Le choix de ce thème n’est pas dû au hasard, puisque l’implication des femmes dans la prise de décision et de responsabilité, tant politique, économique que social, reste encore très faible dans ce pays. Ainsi, si les Malgaches représentent 53% de la population (dont 80% résident dans les zones rurales), leur présence dans les différents secteurs d’activité paraît minime. Par ailleurs, sur le plan politique, l’accès des femmes aux postes de prise de décision
est si faible par rapport à d’autres pays (Madagascar est 14e sur 14 pays que compte la SADC ou Southern African Development Community) : 10 femmes sénatrices sur les 90 siégeant au Sénat, 8 femmes sur 127 députés à l’Assemblée Nationale, 3 sur 9 membres de la Haute Cour Constitutionnelle, 3 femmes ministres sur les 19 membres du Gouvernement, 3 femmes sur les 22 chefs de région, 4% de femmes maires.
La célébration de cette journée, sous le haut patronage de la Première Dame du pays, a été l’occasion de réfléchir et de relever le défi d’un changement de mentalité et des structures en accordant aux femmes les mêmes opportunités que les hommes en terme d’emploi et de carrière dans les domaines du développement socio-économique.
A travers de multiples et diverses actions, la journée a contribué également à encourager les femmes à s’impliquer davantage dans différentes sphères de production formelle et informelle notamment en milieu rural.
La mobilisation des ressources pour la promotion du genre et l’autonomie de la femme a été, à maintes reprises, répétée tout au long de la journée. Mais d’aucuns reconnaissent que cette promotion passe, prioritairement, par l’accès des femmes et des filles à l’éducation (56% d'entre elles sont analphabètes).
Ainsi des cérémonies de dotation de matériels scolaires dans des écoles ont été réalisées, comme ont été mises en vedette, dans divers journaux, plusieurs femmes leaders (femmes entrepreneures, médecin militaire, députée, ministre de la Défense nationale, athlète championne d’Afrique…) dont les « success story » constituent des exemples pour les jeunes filles.
La première Dame comme l’ensemble des associations oeuvrant dans la promotion de la femme malgache ont encouragé le renforcement de l'engagement de la femme dans la vie communautaire et son autonomisation. Elles ont souligné l’importance des actions en faveur de l’égalité et genre, la santé maternelle, la lutte contre la discrimination, bref, l'ensemble des volets incluant les droits de la femme, dans le cadre du développement durable du pays. Comme l'a fait remarquer le représentant de l'UNFPA à Madagascar « Investir dans les femmes et les jeunes filles est rentable », parce qu’elles constituent des acteurs à part entière pour atteindre les objectifs de lutte contre la pauvreté et de bonne gouvernance.
[CSW08]
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