Dans un livre publié en octobre 2008 aux éditions Sisyphe, Diane Guilbault, féministe, sociologue et journaliste, dresse un état des lieux des pressions religieuses sur les femmes, en s'appuyant sur des exemples au Québec, en France, en Angleterre et ailleurs. Elle conclut que la laïcité de l'État, clairement affirmée et appliquée, ainsi que la déjudiciarisation du religieux sont essentiels à la survie des démocraties et à une réelle égalité entre les femmes et les hommes.
À un degré moindre que la France, le Québec a connu et connaît encore des tensions reliées à ce que l’auteure appelle des "accommodements". Souvent, les demandes d'accommodements pour motifs religieux ou culturels ont des objectifs politiques. En particulier, la liberté des femmes est "accommodée" à toutes les sauces politico-religieuses. Dans plusieurs cas, c'est pour ne pas avoir à respecter le principe de l'égalité des femmes, que certains individus (au Québec, surtout des islamistes radicaux et des juifs orthodoxes) invoquent les prescriptions de leur religion. Ils obtiennent le soutien de gens qui se disent de gauche ou progressistes, qui militent par ailleurs contre la violence faite aux femmes, sans toutefois s'embarrasser de leurs contradictions.
L’auteure pose la question : la première et la plus universelle des violences n'est-elle pas la négation de la liberté ? Une liberté que toutes les religions cherchent à entraver chez les femmes et que certaines religions sanctionnent encore par le meurtre pur et simple.
Diane Guilbault, Démocratie et égalité des sexes, Les éditions Sisyphe, Montréal, 2008. Format : 15cm x 6cm, 139 p., 12$ CD.
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