Par Martine Duquette
GaïaPresse
La CCNUCC débute aujourd'hui, lundi. C'est le lancement de deux semaines intenses de négociations où plusieurs éléments de la Convention seront discutés et où les attentes sont grandes de voir au minimum se dessiner un échéancier pour la prochaine phase du Protocole de Kyoto[1]. Le processus est lourd et hormis les séances plénières, peu de rencontres des différents groupes de travail sont traduites. Pour plusieurs pays non-anglophones, cette situation complexifie significativement les choses. C'est dans l'objectif de contrer cette problématique que l'Institut de l'Énergie et de l'Environnement de la Francophonie (IEPF) a organisé un atelier préparatoire à la 17e CdP, dimanche le 27 novembre.
Une présence africaine marquée
Parmi les personnes présentes, on notait une grande représentation des délégués africains. Une discussion avec ces derniers permet vite de se rendre compte que la rencontre de la Francophonie est considérée comme essentielle par plusieurs. Elle permet d'obtenir un panorama de la CCNUCC dans la langue française. Les délégations sont toutefois très inégales : alors que le Burundi envoie 11 représentants, la Mauritanie 7 et le Cameroun 5, le Sénégal et la République démocratique du Congo en délèguent une trentaine, selon les dires des personnes présentes. Pour les plus petites délégations, il est impossible d'assister à toutes les rencontres se déroulant en parallèle et l'atelier préparatoire de la Francophonie leur permet de comprendre où cibler leurs efforts en fonction des intérêts nationaux.
" Le grand enjeu: le Fonds vert pour le climat "[2]
Parmi tous les enjeux discutés, le Fonds Vert pour le climat est certainement l'un de ceux qui a dominé les discussions de dimanche. À la 16e CdP à Cancun, les États se sont entendu sur la création d'un Fonds Vert et sur l'injection de 30 milliards de dollars américains de fonds en deux ans dans ce dernier. La rencontre de l'IEPF ayant été dominée par les pays africains, dont la majorité font partie des pays les moins avancés (PMA) ou des pays en développement (PED), le financement des mécanismes de développement propre et des stratégies d'adaptation a été traité de façon primordiale. La question qui sera discutée à Durban est entre autres de savoir qui injectera l'argent dans ce Fonds : les États, les industries, de nouvelles sources? De plus, pour quelle raison devrait-on l'inclure dans la structure de la CCNUCC alors que d'autres structures similaires existent déjà ailleurs? Pour Alix Mazounie, Chargée de Mission climat-développement au Réseau-Action Climat France, la réponse à cette dernière question est simple : la CCNUCC contient, à son article 3, la notion d'équité, essentielle pour la réussite des négociations.
La question du genre est soulignée
Concernant la notion d'équité, Marine Francke d'ÉcoRessources carbone a donné une brève présentation sur la question du genre et des changements climatiques. Selon elle, les inégalités entre hommes et femmes se présentent à plusieurs niveaux : la contribution aux émissions globale, la vulnérabilité face aux changements climatiques et le contexte (ou la procédure). L'IEPF souhaitait par cette introduction à la problématique, convier les personnes présentes à une rencontre plus détaillée le 6 décembre en marge des négociations.
En parallèle, la jeunesse s'organise
L'IEPF n'était pas la seule à traiter de la Francophonie dimanche : la Délégation jeunesse du Québec d'Environnement JEUnesse, dans le cadre de la 7e Conférence jeunesse, organisait un atelier visant à favoriser le réseautage avec les autres représentants francophones. Le fait que la Conférence se déroule sur le continent africain leur a permis d'échanger avec des jeunes n'étant pas toujours présents sur les réseaux sociaux, les listes de partage d'information, etc. Leur objectif est maintenant de bâtir un réseau francophone jeunesse afin d'améliorer la compréhension des enjeux communs dans les pays membres.
(COP17-climat)
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