A l'occasion de la journée mondiale de la femme, la Coordination Européenne Via Campesina exprime son refus devant les réductions sociales affectant très négativement les femmes. Nous, les paysannes et travailleuses agricoles, nous ne sommes pas responsables de cela. Nous n'acceptons pas qu'on élimine les politiques pour lesquelles nous nous sommes battues.
Nous avons besoin de politiques sociales, fiscales, agraires, de travail et alimentaires qui s'adaptent aux besoins de la citoyenneté tout en mettant en pratique des mesures d'action positives pour en finir avec la discrimination contre les femmes.
La souveraineté alimentaire, comme cadre des politiques publiques, nous mène à une société durable et paritaire, et c'est bien une solution à la crise.
Comme conséquence des réformes du travail, la réduction de la protection sociale, l'augmentation de l'âge de la retraite, la réduction des services dans les crèches, l'élimination des programmes d'éducation de genre, etc., dans toute l'Europe, les femmes se voient affectées par les réductions sociales mises en pratique sous prétexte de la crise.
Cependant, les discriminations envers les femmes et la violence machiste sont loin de disparaître, et ces réductions rendront encore plus grave la situation des femmes européennes. Plus de 70 femmes meurent assassinées chaque année, seulement dans l'État espagnol.
Le concept patriarcal de l'économie excluant du secteur de production le travail des femmes qui n'est pas exercé dans des espaces traditionnels - tels que bureaux, usines - continue à rendre invisible le rôle des femmes dans nos sociétés.
Dans le cadre actuel de crise, il y a des mois que nous entendons dans tous les milieux qu'il faut faire des économies, et que nous tous, nous devons agir de façon responsable et payer le prix de la crise. Il est très difficile de trouver une analyse profonde des causes et des solutions structurelles de la crise. Les solutions proposées par les gouvernements sont une claire attaque néolibérale contres les couches laborieuses de la société. Nous dénonçons l'exclusion des femmes du débat public - plus spécifiquement dans les médias - en ce qui concerne les solutions à la crise.
Nous appelons les paysannes et les travailleuses agricoles à résister contre ces politiques néolibérales et patriarcales, et à construire ensemble la souveraineté alimentaire en Europe.
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