La notion de mondialisation, apparue dans les années 80, a été emparée par la classe politique, les médias et certains intellectuels sous l'angle privilégié de l'économie. Romain Lecler a voulu par cet ouvrage montré qu'ils n'étaient pas seuls, les chercheurs des sciences sociales donnant à ce phénomène une compréhension bien plus multiforme et multicausale.
Aussi l'auteur s'attache ré-interroger les causes de la mondialisation afin de dégager une sociologie du discours. Ensuite il suggère de replacer la mondialisation dans le temps afin de rompre avec la tendance endogène de compression de l'espace-temps, de la modernité et de la flexibilité et d'historiciser la relation entre État et mondialisation. Il s'agit également de cartographier ce phénomène, dans le sens de situer les représentations spatiales de la mondialisation. Ce qui entraîne d'analyser les contours d'un nouveau cosmopolisme et des accès différentiels à la mobilité transnationale. Enfin, Romain Lecler s'intéresse aux circulations culturelles de la mondialisation, entre hybridation et impérialisme, diversification et homogénéisation, qui construisent un processus de culture politique mondiale hiérarchisée.
Notons que l'auteur n'a pas omis de signifier que la mondialisation avait un sexe, certes au niveau économique, mais aussi dans les flux migratoires, ce qui a des impacts très forts sur les relations sociales dans le pays d'accueil.
Romain Lecler, Sociologie de la mondialisation, Paris, La Découverte, coll. " Repères ", 2013.
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