Si la famille est en général synonyme d’intimité et de relations de confiance, elle peut également être un lieu d’abus, de contrôle ou de violences. Les diverses formes de violences qui se déroulent dans la sphère privée ont été dénoncées dès les années 1970 par les mouvements féministes. Elles ont alors fait l’objet d’une variété de politiques et d’actions publiques ayant pour vocation de défendre et d’accompagner les victimes, de punir et soigner les agresseurs ou de rétablir des liens familiaux distendus. En s’attachant à la façon dont ces violences ont été définies dans des contextes différents, en Europe, en Amérique du Nord et en Amérique latine, cet article a pour ambition de donner à voir les perspectives variées que recouvrent des catégories d’action publique aussi diverses que violences conjugales, violences domestiques, violences intrafamiliales ou encore féminicides ou fémicides, et les conséquences que ces différentes visions du problème ont sur sa prise en charge. Largement influencé par les études genre et la sociologie des problèmes publics, cet article, notamment à travers la présentation des contributions qui composent ce numéro de la revue Enfances Familles Générations sous la direction de Marylène Lieber et Marta Roca i Escoda, entend questionner les notions de violences de genre dans le cadre familial, dont les frontières sont fluctuantes et investies de façon variée, ainsi que les formes d’institutionnalisation du problème et les solutions qui sont envisagées.
Marylène Lieber et Marta Roca i Escoda (dir), 2015, "Des violences conjugales aux violences intrafamiliales: quelles définitions pour quelles compréhensions du problème?", EFG, http://www.efg.inrs.ca/index.php/EFG/issue/view/23
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