Yaoundé-Cameroun du 1er au 3 novembre 2017 s’est tenu sous l'égide du Centre pour l’environnement et le développement (CED) une réflexion sur les « Conversions des forêts par les grands investissements et l’analyse du cadre légal relatif à la foresterie communautaire au Cameroun». Cet atelier a permis d’établir que les problèmes des populations locales et autochtones dans le processus de conversion des forêts tirent leur origine des insuffisances dans le domaine des droits coutumiers reconnus par les législations aux populations locales et aux peuples autochtones mais précaires et pas suffisamment protégés. De l’ignorance parfois des autorités publiques chargées de l’attribution des terres des droits coutumiers lorsqu’elles accordent des concessions et/ou les permis d’exploitation des ressources, empêchant ainsi à leurs bénéficiaires d’obtenir leur reconnaissance formelle.
D’autres sources de problèmes des populations autochtones sont constatées dans les concessions et /ou les permis de compensation forestière qui sont délivrés en violation des droits coutumiers, sans grande possibilité d’obtenir des compensations pour les pertes et les dommages causés, ou les études d’impacts requises avant l’attribution des forêts pour la conversion qui ne sont pas toujours menées avant ladite attribution ; et même la forêt, et partant la ressource « bois », semble être sacrifiée au profit de grands investissements.
Au terme de ces travaux de 3 jours, les experts conviés par CED ont formulé des recommandations pour l’amélioration du processus de conversion des forêts. Il faut d’après eux, repenser les modalités et le taux de compensation des victimes des projets d’investissements et même veiller à ce que les populations locales et les peuples autochtones impactés par ces projets soient indemnisés et relocalisés avant le démarrage effectif des travaux ; rendre systématique la réalisation de l’étude d’impact environnemental avant de prendre des décisions pour modifier l’utilisation des forêts et s’assurer de la reconnaissance et la protection des droits habituels d’utilisation des terres au-delà de l’information, de la représentation ou de la consultation des leaders traditionnels.
19/11/24 à 15h53 GMT