Décentralisation et lutte contre la pauvreté
Les chances de concrétisation de l'objectif du millénaire pour le développement prévoyant une réduction de moitié du nombre de pauvres pour 2015 sont minces et il est donc urgent de trouver des instruments nouveaux et des idées novatrices. La décentralisation peut-elle contribuer à faire reculer la pauvreté ? Peut-être. Le Centre de développement et la Direction de la coopération pour le développement (Réseau du CAD sur la gouvernance) de l'Organisation de Coopération et de Développement Economiques réunissent, le 29 septembre 2004 à Paris, des experts de premier plan, des praticiens, des décideurs et des représentants d'ONG afin de tenter de déterminer dans quelles conditions le transfert de pouvoirs, de l'échelon central aux échelons régionaux et locaux de l'administration, sera le plus bénéfique aux pauvres.
Une étude des politiques de décentralisation à l'échelle de la planète montre que celles-ci peuvent avoir des conséquences imprévues. C'est ainsi qu'en Inde l'échec du processus de décentralisation dans certains Etats explique en partie la défaite aux élections du gouvernement sortant, qui a de ce fait perdu les voix des électeurs, déçus, des zones rurales et des régions pauvres. Dans divers pays d'Afrique sortant d'un conflit, le transfert trop rapide des pouvoirs jusque là exercés par l'autorité centrale s'est traduit par une multiplication des actes de corruption, un désinvestissement dans les biens publics et un creusement des disparités entre régions. Ces données d'expérience sont riches d'enseignements qui pourraient se révéler particulièrement précieux pour la mise en oeuvre des changements actuellement préconisés au niveau de la gouvernance en Irak, en Afghanistan et dans d'autres pays pauvres et instables où la décentralisation semble un moyen d'avancer vers la démocratie.
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