Conférence de la CITES sur le commerce des espèces sauvages
Les 166 pays Parties à la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES) se réunissent à Bangkok du 2 au 14 octobre pour actualiser les règles du commerce applicables à des espèces parmi les plus emblématiques, qui ont une grande valeur économique et sont exploitées.
La conférence approuvera ou rejettera quelque 50 propositions visant à améliorer la conservation et l’utilisation durable de nombreuses espèces, dont l’éléphant d’Afrique, le petit rorqual, le grand requin blanc, le ramin, l’if chinois et autres plantes médicinales, le cacatoès soufré, l’amazone à couronne lilas, cinq tortues d’Asie, le rhinocéros blanc, le crocodile du Nil et le crocodile d’Amérique, et la datte de mer.
“Les sessions de la CITES sont d’importants événements environnementaux car elles sont à l’origine de décisions et d’actions concrètes pour conserver la nature sauvage et la diversité biologique de la Terre”– a déclaré Klaus Toepfer, Directeur exécutif du Programme des Nations Unies pour l’environnement, qui administre le Secrétariat CITES.
“En promouvant la gestion des espèces sauvages en tant ressource naturelle précieuse, et en l’appuyant sur la science, la CITES contribue aux buts de développement du millénaire de l’ONU de diminuer de moitié d’ici à 2015 le nombre de personnes en proie à la faim et vivant dans une extrême pauvreté” – a-t-il ajouté.
Connue depuis longtemps comme la tribune où des décisions importantes sont prises sur des questions brûlantes, telles que le commerce de l’ivoire et la chasse à la baleine, la CITES est de plus en plus le lieu où se focalise l’action menée pour protéger des espèces de poissons et des bois qui font l’objet d’un commerce mondial très profitable.
“Pour inverser la destruction massive des océans et des forêts du monde, il faut que les gouvernements utilisent toute la gamme des politiques et des outils dont ils disposent. Il est de plus en plus reconnu que le système de la CITES de réglementation du commerce par des permis et des quotas est efficace et peut apporter une importante contribution” – déclarait le Secrétaire général de la CITES, Willem Wijnstekers.
Cette année, les propositions les plus importantes pour ce qui est du commerce sont d’inscrire le napoléon – grand poisson des récifs des océans Indien et Pacifique – et le grand requin blanc – vedette du film Jaws – à la liste d’espèces agréée au plan international, dont le commerce requiert un permis. Un grand pas en avant a été fait en 2002 vers l’utilisation des règles commerciales CITES pour protéger des espèces de poissons précieuses, lorsque le requin-baleine – le plus grand poisson qui soit – et le requin pèlerin ont été ajouté à cette liste.
Ces mêmes règles de la CITES sont appliquées depuis peu pour traiter le commerce mondial non durable de certaines essences forestières et de leurs produits. Depuis novembre 2003, tous les chargements d’acajous à grandes feuilles – arbres d’Amérique Latine – doivent être couverts par des permis d’exportation CITES. L’Indonésie propose maintenant un contrôle plus strict du commerce du ramin, qui compte parmi les bois exportés d’Asie du sud-est les plus lucratifs, et des arbres produisant le bois d’agar, qui donne la précieuse “huile d’agar”, utilisée dans l’encens, les parfums et certains remèdes.
Autre groupe d’espèces menacées par les marchés traditionnels et les marchés émergeants: les plantes médicinales, dont hoodia, d’Afrique australe, l’if chinois, d’Asie, et le cistanche, plante du désert. Les propositions soumises demandent le renforcement des mesures de conservation pour ces trois groupes d’espèces. Plusieurs propositions demandent la conservation des tortues terrestres et des tortues d'eau douce asiatiques, qui sont surexploitées pour les marchés alimentaires traditionnels et le commerce international des animaux de compagnie.
Il y a encore d’autres propositions, qui demandent l’allégement de la réglementation du commerce de certains grands animaux exotiques, magnifiques, qui symbolisent le mouvement de la conservation depuis les années 1960 et 1970. Le petit rorqual et l’éléphant d’Afrique figurent à nouveau sur l’agenda de la CITES, de même que les rhinocéros, l’aigle chauve et les crocodiles. Les auteurs des propositions arguent que certaines populations de ces espèces se sont suffisamment rétablies pour permettre un certain commerce sévèrement contrôlé.
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