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La pollution atmosphérique aggrave le recul des glaciers de l'Himalaya



  • La pollution intensifie le réchauffement climatique provoqué par les gaz à effet de serre et menace l'approvisionnement en eau de millions de personnes en Asie, qui dépend en grande partie des glaciers de l'Himalaya, a souligné aujourd'hui le Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE).

    « La cause principale du changement climatique est l'accumulation de gaz à effet de serre à travers l'utilisation de combustibles fossiles », a rappelé Achim Steiner, le Secrétaire général adjoint de l'ONU et Directeur exécutif du PNUE. « Mais les nuages bruns, dont l'impact écologique et économique commence à peine à être évalué par les scientifiques, pourraient compliquer et aggraver leurs effets ».

    Le PNUE a soutenu un programme de recherche de l'Institut Océanographique Scripps de l'Université de Californie à San Diego, sur les « nuages bruns » de pollution au dessus de l'Asie du Sud. Ces nuages sont composés de suie, de particules de métal et de résidus provoqués par les activités urbaines, industrielles et agricoles.

    Les résultats de cette recherche, réalisée par l'équipe du professeur V. Ramanathan, sont parus aujourd'hui dans la revue Nature, dans un article qui explique comment la combinaison des gaz à effet de serre et des nuages bruns aurait été à l'origine du recul des glaciers de l'Himalaya au cours des cinquante dernières années.

    Ces glaciers approvisionnent les grands fleuves de l'Asie comme le Gange, le Gyang-Tse et l'Indus qui à leur tour fournissent de l'eau à des millions d'habitants en Chine, en Inde et d'autres pays d'Asie du Sud.

    C'est une campagne menée aux Maldives en mars 2006 qui a permis de dégager certaines conclusions. Des appareils aéroportés ont mesuré la pollution atmosphérique à différents niveaux d'altitude.

    L'air pollué aurait un double effet : d'une part il contribue au réchauffement de l'atmosphère, car les particules absorbent la lumière du soleil, d'autre part il refroidit la surface de la terre car les particules réduisent la quantité de lumière qui atteint le sol.

    Dans une autre recherche V. Ramanathan avait suggéré que la diminution de la surface touchée par la lumière pourrait masquer l'ampleur du réchauffement, et par conséquent sous-évaluer l'effet du réchauffement climatique provoqué par l'Homme.

    L'analyse souligne aussi que la hausse des températures est plus prononcée en haute altitude que près du niveau de la mer. V. Ramanathan prétend que les particules de suie présentes dans les nuages bruns pourraient amplifier le réchauffement atmosphérique de 50%.

    Pour Achim Steiner du PNUE, « ces découvertes devraient conduire la communauté internationale à faire davantage, en particulier lors de la prochaine conférence sur le changement climatique qui se tiendra en Indonésie en décembre ».
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