Comment le climat change l’agriculture dans les pays ACP ? : Les voix du terrain
Presque tous les scenarios futurs semblent indiquer que l’Afrique serait le plus durement touchée par les changements climatiques. Certains modèles prévoient une réduction des terres agricoles potentielles dans les années 2080 pouvant aller jusqu’à 9% et une baisse des rendements de l’ordre de 10% pour les céréales (Fisher, 2002) à l’horizon 2050. Un rapport du GIEC indique que les rendements de l’agriculture pluviale pourraient diminuer de l’ordre de 50% à l’horizon 2020 dans certaines régions.
Des améliorations au niveau des variétés de cultures et une technologie agricole plus diversifiée pourraient compenser la baisse des rendements, notamment du fait que les chiffres actuels sont souvent en deçà du niveau optimal.
Par ailleurs, une plus grande variation météorologique pourrait engendrer des rendements plus importants en certains endroits, ouvrir des possibilités pour de nouvelles cultures, et aboutir à une reconfiguration des schémas de croissance et d’échanges.
Quant à la capacité des individus à répondre aux conditions climatiques modifiées, il se pourrait que dans le cadre de ces changements climatiques, on assiste à la multiplication d’une agriculture à forte utilisation de main d’œuvre dans les petites exploitations du fait de la faculté d’adaptation de celles-ci, et tout aussi important, en raison de l’expérience des paysans qui ont dû s’adapter à des climats variables.
Saisissant l’opportunité des Journées Européennes du Développement, le CTA et d’autres partenaires européens, organisent une session parallèle afin de favoriser un partage d’expériences sur les stratégies d’adaptation développées dans certains pays ACP et de sensibiliser à l’impact des changements climatiques sur le secteur agricole et les communautés rurales en faisant entendre les voix du terrain.
En effet, alors que le changement climatique est au cœur des débats politiques et que l’on connaît mieux ses conséquences sur les aspects de la vie humaine, l’accès à l’information et aux connaissances devient essentiel. Ceci est nécessaire pour permettre aux décideurs et à leurs conseillers de prendre des décisions informées, pour une plus grande sensibilisation du public, pour orienter les actions sur le terrain et pour aider les communautés rurales dans leurs actions.
Il paraît aussi nécessaire d’adopter des actions cohérentes, impliquant de nombreux acteurs et pays opérant à différents niveaux. Les systèmes d’information et de communication sur les changements climatiques ont ainsi le défi d’offrir des connaissances fiables, valables et opportunes de façon appropriée, abordable et accessible.
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