Amélioration nette de la performance énergétique mondiale.
L'Europe garde le leadership de la performance énergétique
A l'occasion du 20ème Congrès mondial de l'énergie (WEC) qui se déroule à Rome du 12 au 15 novembre
2007, l'ADEME fait un état des lieux de la mise en oeuvre et du suivi des politiques énergétiques dans
le monde et en Europe à travers la publication de 3 études de comparaison menées avec le Conseil
Mondialde l'Energie (étude des politiques d'efficacité énergétique dans le monde) et la Commission
européenne (projets Odyssée et Mure).
A la demande du ministère de l'Ecologie, du Développement et de l'Aménagement durables, l'ADEME
cherche à identifier les meilleures pratiques et les mesures innovantes de politiques d'efficacité
énergétique chez nos partenaires étrangers. Jean-Louis Borloo, ministre de l'Ecologie, du
Développement et de l'Aménagement durables, se félicite que la France soit dans le peloton de tête en
matière d'efficacité énergétique mais souligne que les mesures arrêtées dans le cadre du Grenelle de
l'environnement vont permettre de nouveaux progrès, notamment dans le domaine du bâtiment.
L'amélioration de l'efficacité énergétique mondiale a permis de
réaliser des économies d'énergie importantes.
L'efficacité énergétique au niveau mondial augmente de 1,6% par an depuis 1990
(1,3% sans la Chine), poussée notamment depuis 2000 par l'augmentation du prix du
pétrole. Sans cette amélioration continue, on consommerait aujourd'hui autour
de 40 % de plus d'énergie par an pour satisfaire les mêmes besoins. Cette
tendance à l'amélioration de l'efficacité énergétique devrait se confirmer dans le
futur proche.
La progression extraordinaire de l'efficacité énergétique en Chine (7,5 % par an)
entre 1990 et 2000 a largement participé à cette progression mondiale. Mais depuis
cette date, la progression de la Chine a nettement ralenti. S'il devait se confirmer
dans les années à venir, ce ralentissement serait particulièrement problématique.
Ce sont les paysà forte croissance économique qui font le plus de
progrès en matière d'efficacité énergétique...
Il subsiste de fortes disparités entre pays et régions du monde dans les niveaux de
performance de l'efficacité énergétique (voir graphique 1 ci-dessous, qui compare
les intensités énergétiques des différentes zones mondiales : plus l'efficacité
énergétique est élevée, plus l'intensité énergétique est basse).
Si près de 2/3 des pays participent à cette performance énergétique mondiale, ce
sont les pays les moins économes et à forte croissance économique comme la Chine
et les Etats-Unis (1,9% par an depuis 1990) qui ont fait le plus de progrès.
Les intensités finales diminuent généralement avec le développement économique
et convergent, montrant ainsi que croissance économique et efficacité
énergétique peuvent aller de pair. Ceci s'explique notamment par le
développement de secteurs dont la productivité économique et l'efficacité
énergétique est la plus forte en période de croissance - comme les services - et
d'autre part l'accélération de l'investissement vers des technologies énergétiques
efficaces.
... mais l'Europe reste la zone la plus performante en terme
d'efficacité énergétique.
L'Europe a la meilleure intensité énergétique du monde et continue de progresser
de 0,8% par an depuis 1990. Ainsi, par unité de produit intérieur brut, l'Europe
consomme 30% d'énergie en moins que les Etats-Unis et 40% que la Chine. Son
intensité énergétique est également plus faible que celle des pays émergents et despays en voie de développement de manière générale.
Il lui reste cependant encore beaucoup de progrès à faire en terme de performance
énergétique pour atteindre les objectifs qu'elle s'est fixés, notamment les 8 % de
réduction des émissions de gaz à effet de serre dans le protocole de Kyoto ou, plus
récemment l'amélioration de 20% de sa performance énergétique d'ici 2020 adoptée
par le conseil en mars 2007. Ce dernier objectif ne pourra être atteint au rythme
actuel, même si les progrès réalisés ces dernières années ont permis de réaliser dans
l'Europe entière des économies d'énergie importantes. En 2004, les économies
d'énergie sont de plus de 100 millions de TEP dans l'UE des 15 ce qui correspond à
une économie globale pour les consommateurs européens de 24 milliards d'euros la
même année, si l'on compare à un scénario où l'efficacité énergétique n'aurait pas
progressé depuis 1990.
Il y a encore desécarts notables entre la consommation en énergie des différents
pays - pondérée par unité de PIB - au sein de l'Union Européenne, avec un facteur 3
entre les deux extrêmes : le Royaume Uni et la Bulgarie (Voir graphique 2 cidessous).
La France se positionne au 6ème rang européen.
Dans l'Europe des 25, la France se place dans le peloton de tête des 6 pays ayant la
meilleure productivité énergétique, juste derrière l'Angleterre et l'Allemagne.
Son efficacité énergétique diffère selon les secteurs. Grâce aux efforts fournis dans
le secteur de l'automobile par la mise sur le marché de voitures qui consomment de
moins en moins de carburant - 1 litre de moins que les voitures allemandes - la
France est leader en matière d'efficacité énergétique dans le secteur des
transports.
En revanche la France a pris du retard dans le secteur du logement.
La priorité
donnée au secteur du bâtiment dans le Grenelle de l'environnement et l'annonce de
mesures concrètes par le ministère de l'Ecologie, du Développement et de
l'Aménagement durables devraient permettre de corriger cette situation. Un
ménage français consomme près de 30% de plus d'énergie par logement que
ceux des pays les plus performants tels les Pays-Bas ; pour le chauffage, la
consommation par m² -corrigée du climat- est en France plus de deux fois plus
élevée qu'en Norvège (figure 3).
[cme2007]
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