Traite et santé des femmes: priorité de la délégation US à la CSW
La délégation des États-Unis à la 52e session de la Commission de la condition féminine a souhaité mettre l'accent sur les dossiers de la traite et de la santé des femmes. Dans une allocution prononcée le 25 février lors de l'ouverture de la session, Mme Patricia Brister, qui dirigeait cette délégation, a souligné la résolution des États-Unis à lutter contre la traite des êtres humains.
Depuis l'année budgétaire 2001, les États-Unis, a-t-elle dit, ont consacré plus de 528 millions de dollars à la lutte contre la traite internationale des personnes. En 2007, 78 millions de dollars supplémentaires ont été alloués au financement de 180 programmes de lutte contre la traite dans plus de 90 pays.
Le gouvernement des États-Unis, conscient du fait que ce problème concerne également son territoire, a consacré 23 millions de dollars en 2007 à des programmes intérieurs de lutte contre ce fléau. Par ailleurs, le ministère de la justice continue d'augmenter ses groupes de travail chargés de cette lutte : 42 groupes sont désormais à pied d'ouvre dans 25 États.
Mais si la traite à des fins d'exploitation sexuelle représente près des deux tiers du problème, l'exploitation par le travail en est un autre élément important, a affirmé Mme Brister. Afin de décourager ce genre de trafic, les États-Unis sont en train de concevoir des stratégies visant à interdire la commercialisation de produits issus du travail forcé.
Dans un entretien accordé au Service d'information du département d'État, Mme Brister a dit que les États-Unis n'avaient pas l'intention de proposer de nouvelle résolution à la Commission en 2008.
Mme Brister, qui dirige la délégation des États-Unis à la Commission de la condition de la femme depuis 2003, a déclaré qu'une victoire triomphante avait été remportée en 2005, lorsque la Commission avait adopté une résolution proposée par les États-Unis qui demandait à tous les gouvernements de prendre les mesures appropriées pour éliminer l'exploitation de femmes et de filles victimes de la traite, de criminaliser la traite des êtres humains et de s'intéresser aux causes de ce phénomène, notamment la pauvreté et l'inégalité entre les sexes.
L'accès à des soins médicaux adéquats est vital si l'on veut que les femmes puissent s'émanciper. Parmi les problèmes de santé auxquels se heurtent les femmes, l'un des plus dévastateurs est sans doute la fistule obstétrique. Résultant de complications durant l'accouchement, il s'agit d'une déchirure entre le vagin et la vessie ou le rectum, qui rend la femme incontinente. Cette condition est considérée comme une disgrâce dans de nombreux pays et condamne les femmes qui en sont victimes à l'isolement social, et certains maris désertent alors leur femme.
Mme Brister a rappelé que l'Agence des États-Unis pour le développement international (USAID) avait récemment annoncé un nouveau programme de 70 millions de dollars sur cinq ans visant à prévenir et traiter la fistule obstétrique dans les pays en développement. Ce programme sera également l'occasion de promouvoir une meilleure compréhension de cette condition dans les collectivités locales.
Nouvel accent mis sur la lutte contre la violence faite aux femmes
Lors de l'ouverture des travaux de la Commission de la condition de la femme, le secrétaire général de l'ONU, M. Ban Ki-moon, a lancé une campagne mondiale de 15 ans visant à mettre fin à la violence contre les femmes, affirmant notamment qu'au moins une femme sur trois dans le monde risquait d'être victime d'abus physiques ou sexuels au cours de sa vie.
La violence contre les femmes bloque également la croissance économique et sociale, a affirmé M. Ban. Cette campagne, a-t-il ajouté, affirme que les femmes et les fillettes ont le droit de vivre sans craindre la violence. « Cette campagne vise à faire disparaître la violence contre les femmes, qui impose un tribut exorbitant à l'humanité tout entière. »
Créée en 1946, la Commission sur la condition de la femme fait partie du Conseil économique et social des Nations unies, et se consacre exclusivement à la promotion de l'égalité entre les sexes et de l'émancipation de la femme.
Les 45 membres de l'ONU peuvent faire partie de cette commission par roulement. Ils sont élus pour quatre ans en fonction d'une répartition géographique équitable.
Chaque année, les membres de la Commission se réunissent au siège de l'ONU à New York pour évaluer les progrès réalisés vers l'égalité entre les sexes, identifier les difficultés qu'il reste à surmonter, et formuler des mesures concrètes visant à promouvoir l'égalité et l'émancipation des femmes dans le monde entier. La session de 2008, qui a débuté le 25 février, dure jusqu'au 7 mars.
Source : Bureau des programmes d'information internationale du département d'Etat.
Site Internet : http://usinfo.state.gov/fr/
article paru sous le titre "La délégation des Etats-Unis participe à la 52e session de la Commission de la condition de la femme." (781), par Jane Morse Rédactrice
[CSW08]
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