Amplifier la voix des Iraquiennes
L’organisation Women for Women International vient de publier un rapport en mars 2008 par, dans sa collection « Stronger Women Stronger Nations ». Cet ouvrage passe au crible l’actualité iraquienne depuis la perception de l’avenir du pays, en passant par la situation économique ou les violences faites aux femmes, au travers des témoignages de plus de 1200 Iraquiennes.
Espoirs pour le futur
85% des interrogées décrivent la situation en Irak comme mauvaise ou très mauvaise, et 88,8% d’entre elles expriment beaucoup d'inquiétudes quant à l’éventualité qu’elles-mêmes ou quelqu'un de leur entourage soit victime de violence.
Seulement 26,9% des interrogées se sont déclarées optimistes pour l'avenir, disant qu’elles pensaient que la situation globale s’améliorerait pour l’année à venir. Même s’il continue à y avoir des poches d'optimisme dans le pays, en considérant que la situation globale se situe sur une lente progression, la situation reste fragile et la durabilité à long terme de toutes les améliorations restent d’actualité.
Sécurité
71,2% des interrogées indiquent qu'elles ne se sentent pas protégées par les soldats des États-Unis et du Royaume-Uni, et 65,3% affirment que la présence des forces de sécurité américaines et britanniques en Irak empire la sécurité dans le pays.
67,9% des interrogées considèrent que la possibilité de marcher dans la rue comme bon leur semble s’est détériorée depuis l’invasion américaine.
Violence contre les femmes
63,9% des interrogées déclarent que la violence contre des femmes augmente. Une fois le pourquoi posé, la plupart des interrogées estiment qu'il y a moins de respect pour les droits des femmes qu'auparavant, que des femmes sont considérées comme des objets de propriété, et que la situation économique s’est dégradée.
Economie et infrastructure
68,3% des interrogées décrivent l’accès à l’emploi comme très difficile et 70,5% disent que leurs familles ne peuvent gagner assez d'argent pour acheter les nécessités quotidiennes.
Services sociaux
76,2% des interrogées indiquent qu’il n’est pas permis aux filles de leurs familles d'aller à l'école, et 56,7% déclarent que la capacité des filles d'aller à l'école s’est aggravée depuis l’invasion américaine.
Participation politique
70,2% des interrogées pensent que les citoyen-nes iraquien-nes ne connaissent pas l’opportunité de donner leur opinion sur le futur de l'Irak, et 52% ne savent pas si les Iraquien-nes avaient le droit de participer au processus politique.
43,6% des interrogées ne pensent pas que les situations des femmes aient été prises en compte par ceux prenant des décisions au sujet du futur de l'Irak. Cependant, dans les villes centrales de l'Irak de Fallujah, de Samarra et de Rawa, la proportion passe à 75,1%, qui pensent que ces situations n’ont pas du tout été considérées.
72,7% des interrogées expriment qu'à l'avenir, l’Irak devrait être unifié avec un gouvernement central à Bagdad, et 88,6% de femmes pensent que la séparation des populations le long de lignes religieuses, sectaires ou ethniques est une mauvaise chose. Cependant, seulement 32,3% pensent qu’un Irak unifié avec un gouvernement central à Bagdad existera dans cinq ans. Ceci constitue une autre indication concernant le fait que les femmes ne sentent pas que leurs avis sont considérés dans les décisions au sujet du futur de leur pays.
Toutes considèrent que la société y gagne quand les femmes ont accès à l’emploi, à l'éducation et à la protection légale de leurs droits. Cependant, l'accès des femmes à ces ressources de développement est directement attaché à leur capacité de participer aux structures formelles de prise de décision. Quand des femmes ne sont pas assises à la table de négociation, leurs intérêts sont négociés pour elles et leur perspicacité collective est gaspillée.
[CSW08]
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