Le point de vue de l'OCDE
Dans son discours prononcé au 13ème Congrès mondial de l'eau, Angel Gurría a affirmé que l'accès durable à l'eau et à l'assainissement pour tous - l'un des objectifs les plus ambitieux de la communauté internationale - nécessite une réponse concertée au niveau mondial.
Nous sommes confrontés à deux grands problèmes qui sont liés entre eux. Premièrement, l'eau, cette ressource vitale, est mal gérée et n'est pas utilisée de manière durable. Deuxièmement, la communauté internationale, qui s'était engagée à assurer à tous un accès approprié aux services d'eau et d'assainissement, ne tient pas ses promesses.
La gestion de l'eau est essentiellement une question locale et, par conséquent, il n'existe pas de réponse universelle. Mais il existe bel et bien des solutions et la plupart d'entre elles ont trait à la gouvernance et à la gestion.
A la rareté de la ressource s'ajoute la diminution de la qualité de l'eau douce. Les pays membres de l'OCDE se sont attaqués à la pollution des eaux de surface principalement en réglementant les rejets des sources ponctuelles importantes et en investissant dans l'épuration des eaux usées municipales. Mais la pollution diffuse persiste, notamment du fait de l'agriculture. En 2030, ce sont 60 millions de tonnes d'azote en provenance de l'intérieur des terres qui devraient atteindre les eaux côtières (soit 15 % de plus qu'en 2000). Dans certaines régions, la situation est grave (la " zone morte " du Golfe du Mexique, par exemple, s'étend parfois sur 22 000 km2).
Dans d'autres pays, la protection des ressources en eau soulève d'énormes difficultés et les systèmes de gestion des eaux usées et des déchets solides sont insuffisants. La mauvaise qualité de l'eau, qui touche en premier lieu ces pays, est la deuxième cause de mortalité des enfants. Qui plus est, d'après nos estimations, plus de 5 milliards de personnes ne seront toujours pas raccordés au réseau public d'assainissement en 2030.
Le changement climatique devrait aggraver encore ces tendances, accentuant la sécheresse dans les régions arides, augmentant les précipitations dans les régions humides, et accroissant la fréquence et l'intensité des événements météorologiques extrêmes. Il nous contraindra à vivre dans une incertitude accrue quant à l'ampleur de ses répercussions et au moment où elles se manifesteront, et nous imposera donc d'améliorer la résilience des réseaux. Les inondations ont causé de gros dégâts dans les pays industrialisés ces dix dernières années (en Europe centrale et orientale et aux États-Unis, par exemple). Elles ont un effet encore plus destructeur dans les pays en développement, où les infrastructures hydrauliques et les systèmes de défense sont moins développés...
Source : OCDE
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