C'est parce que l'Afrique se trouve " à l'épicentre de la crise alimentaire mondiale " qu'une " révolution verte africaine est nécessaire ", a souligné la Vice-Secrétaire générale de l'ONU, Mme Asha-Rose Migiro, lors de l'ouverture de la dix-septième session de la Commission du développement durable (CDD-17).
Mme Migiro a ainsi mis l'accent sur l'importance d'un investissement à long terme dans l'agriculture, le passage à des pratiques durables, avec une aide à l'adaptabilité aux changements climatiques et une gestion plus rigoureuse de l'eau et des sols.
Dans le même esprit, la Présidente de la CDD-17, Mme Gerda Verburg, a appelé à investir dans une agriculture viable et une chaîne alimentaire durable pour faire de la révolution verte une réalité, et pour que le continent africain puisse doubler sa production agricole.
" Nous avons tous la responsabilité de trouver des solutions novatrices pour préserver les groupes les plus vulnérables de la crise et apporter une réponse concrète au milliard de personnes qui vivent dans la faim et la pauvreté absolue ", a-t-elle déclaré.
La Commission du développement durable se réunit jusqu'au 15 mai au Siège de l'ONU à New York. Comme lors de sa précédente session, la CDD examine les progrès accomplis dans les domaines interdépendants de l'agriculture, du développement rural, des sols, de la sécheresse et de la désertification, en particulier en Afrique.
Si la représentante du Soudan, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a souhaité qu'il soit tenu compte des besoins particuliers des pays africains, des pays les moins avancés (PMA) et des petits États insulaires en développement (PEID), son homologue de la République tchèque, au nom de l'Union européenne, a demandé que le document final de la CDD-17 souligne la nécessité de faire de l'agriculture durable un élément principal des politiques de développement.
La représentante de Nauru, au nom des petits États insulaires en développement du Pacifique, a estimé que la question des changements climatiques, qui menacent la vie même des PEID, n'était pas suffisamment abordée.
Dans l'après-midi, la CDD a entendu une trentaine de délégations et une dizaine de groupes de la société civile, ainsi que quatre fonds et programmes de l'ONU, lesquels se sont prononcés sur le texte (1) de la Réunion préparatoire intergouvernementale de la CDD-17 qui s'est tenue à New York, du 23 au 27 février 2009, et qui sert de base de négociation à cette session.
Un débat interactif sur les perspectives régionales avec les représentants de la Commission économique pour l'Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC), la Commission économique et sociale pour l'Asie occidentale (CESAO), la Commission économique pour l'Europe(CEE), la Commission économique pour l'Afrique (CEA) et la Commission économique et sociale pour l'Asie et le Pacifique (CESAP), a également permis de traiter des questions de gestion de l'eau et des sols, du reboisement et de la lutte contre la dégradation des sols, de la désertification, ou encore de la raréfaction des ressources en eau suite à la fonte des glaciers en Asie centrale.
Par ailleurs, M. Javad Amin-Mansour (Iran) a présenté un rapport de l'Atelier de renforcement des capacités pour l'amélioration de la productivité agricole (2), qui s'est tenu à Bangkok du 28 au 30 janvier 2009. M. Kaire Munionganda (Namibie) a, de son côté, détaillé les conclusions de la Réunion régionale de haut niveau sur le thème " L'agriculture en Afrique au XXIe siècle: relever les défis et réaliser une révolution verte durable " (3), à Windhoek, les 9 et 10 février 2009. Enfin, M. Ilan Simon Fluss (Israël) est revenu sur la réunion en Israël, du 22 au 30 mars, portant sur le rôle des espèces adaptées aux déserts pour ralentir la désertification.
En début de session, ce matin, la Commission avait adopté son ordre du jour provisoire et organisation des travaux (4). Elle a également complété la composition de son Bureau en procédant à l'élection de M. Kaire Munionganda Mbuende de la Namibie, de Mme Tania Valeire Raguz de la Croatie et de Mme Ana Bianchi de l'Argentine, aux postes de Vice-Présidents de la CDD.
Soucieuse de donner tout l'appui nécessaire à la mise en application d'Action 21 dans le monde, l'Assemblée générale a institué, en 1992, la Commission du développement durable en tant que Commission du Conseil économique et social (ECOSOC).
Composée de 53 membres, la Commission assure le suivi de la mise en oeuvre d'Action 21, Plan d'action mondial couvrant tous les aspects du développement durableet d'autres accords issus du Sommet planète Terre, y compris le document issu du Sommet mondial pour le développement durable en 2002, et rend compte des progrès accomplis.
La CDD-17 poursuivra ses travaux demain matin à 10 heures.
(1) E/CN.17/2009/2
(2) E/CN.17/2009/16
(3) E/CN.17/2009/15
(4) E/CN.17/2009/1
Source : ONU
[CDD17]
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E/CN.17/2009/15 : L'agriculture en Afrique au XXIe siècle : relever les défis et réaliser une révolution verte durable (589 hits)
Dossier d'Agora21 (671 hits)
Réunion préparatoire à la Commission du développement durable (CDD-17) : l'Afrique et la désertification (633 hits)